À chaque jour, son innovation. La dernière en date ? Sora, la nouvelle technologie d’OpenAI permettant de générer des vidéos ultra-réalistes à partir de quelques mots-clés.
Postée le 15 février dernier sur le compte X d’OpenAI, une vidéo de 17 secondes montrant une balade dans les rues enneigées de Tokyo fait le buzz. La raison ? Cette scène n’a en réalité jamais été filmée. Elle est le fruit d’une IA nouvelle génération, capable de générer des scènes complexes avec plusieurs personnages, des types de mouvements spécifiques et des détails précis du sujet et de l’arrière-plan : Sora. Autant dire que cette nouvelle technologie captive autant qu’elle angoisse.
Et pour cause. Qu’il s’agisse de ce paysage nippon ou d’une scène d’animation, l’usage de l’IA est ici quasiment indétectable. Mis à part quelques incohérences géographiques concernant le premier exemple, difficile de faire la différence entre le « vrai » et le « faux ». Si bien que les avis divergent déjà : quand de nombreux internautes saluent la prouesse technologique de la start-up californienne, mère de ChatGPT, d’autres s’inquiètent des risques de désinformation. C’est d’ailleurs là l’une des raisons expliquant pourquoi Sora, qui n’en est pas à sa version finale, n’est pas encore accessible au grand public : « Nous travaillons avec des experts dans des domaines tels que la désinformation, les contenus haineux et les préjugés, qui testeront le modèle », peut-on par lire sur le site de la plateforme.
Une prouesse, mais à quel prix ?
Autre problème : les bases de données utilisées pour alimenter Sora, qui ne fonctionne pas en Open Source, et qui ne fait donc pas preuve de transparence quant à la provenance de ses datas. Ainsi, des images privées postées sur les réseaux sociaux ou encore des créations artistiques soumises aux droits d’auteur peuvent alors servir à créer un film, ce qui soulève évidemment un grand nombre d’interrogations éthiques.
Pour rassurer et mettre en lumière toutes les possibilités liées à Sora, OpenAI a toutefois proposé à sept artistes de se servir de l’outil afin de créer des vidéos, mises en ligne sur le site de l’entreprise. Une question se pose alors : se servir des artistes n’est-ce pas un moyen de jeter de la poudre aux yeux des potentiels futurs utilisateurs, tout en faisant fi des risques évoqués ? Une forme d’artwashing controversé qui confirme cependant une chose : Sora n’a pas fini de faire parler.