Être artiste, c’est permettre la rencontre avec une œuvre, une pensée, un thème, une esthétique. Pour ce faire, il faut d’abord, du côté de l’artiste en question, s’être fait reconnaître. C’est l’objectif de « Premier contact », série de mini-portraits pensés comme des speed-meeting, des premiers points d’accroche avec de jeunes artistes et leurs univers si singuliers. Cette fois, Fisheye Immersive s’intéresse à David Ariew, neuroscientifique devenu artiste.
Un élément biographique
D’abord étudiant en neuroscience à l’Université de médecine de Virginie, David Ariew s’est rapidement tourné vers des pratiques plus créatives, à la frontière entre cinéma et musique, en travaillant notamment sur les visuels des tournées du Dave Matthews Band. C’est dans ce contexte là que le jeune artiste découvre Octane Render, ce moteur de rendu 3D non biaisé et en temps réel. « J’ai utilisé pour la première fois Octane en 2013 alors que je travaillais sur un clip pour Dave Matthews Band et, depuis, je suis devenu accro », confie-t-il. L’immédiateté et la flexibilité offertes par Octane Render impactent très rapidement son travail, lui permettant d’étendre son savoir-faire jusqu’à la création d’une vidéo entièrement animée de quatre minutes intitulée « SpaceSpaceSpace ».
Publiant régulièrement des tutoriels d’Octane sur Eyedesyn.com, David Ariew est à la fois créateur et professeur, devenant ainsi l’une des sources d’inspirations de nombreux jeunes artistes prêts à s’en remettre à ses conseils. Un gage de qualité pour des musiciens comme Katy Perry ou Drake qui continuent de faire appel à lui pour leurs visuels de concerts. Ce n’est toutefois qu’à partir de 2021, au moment de l’explosion des NFTs, que David Ariew commence réellement à se considérer artiste, créant enfin pour lui-même et non selon les contraintes imposées par d’autres. « Cela m’a permis de découvrir mon propre style que je considère comme unique et innovant, et d’expérimenter un processus plus libre et expérimental que j’ai jamais trouvé en 3D ! », souligne-t-il.
Une oeuvre
Ce style, « unique et innovant », est cristallisé dans Infinite Reflections, sa première collection NFT lancée sur Nifty Gateway le 8 juin 2021. Rassemblant 5 pièces, l’ensemble met en scène différents miroirs, tous réunis afin de créer des mises en abymes psychédéliques. Si Infinite Reflections se détache des travaux précédents de David Ariew, ceux réalisés pour des artistes musicaux, l’œuvre garde tout de même la patte du créateur, particulièrement fasciné par ces univers visuels englobants, ouvertement inspirés par le cinéma et l’audiovisuel.
Surtout, David Ariew profite de cette collection pour conjuguer tout ce qui le caractérise : un goût pour les données scientifiques, le clinquant des clips musicaux et une liberté créative indéniable.
Un haut fait d’armes
Cette liberté, David Ariew en a fait une force. Il est même persuadé que c’est elle qui l’a amené à se rapprocher d’un autre grand nom de l’art numérique : Hideki Tsukamoto. Le duo s’est en effet illustré à la Digital Art Fair Asia 2023 au sein de laquelle Ariew a présenté le projet Quantum Stargate dans la vénérée Immersion Room du DAFA, où sont passés les célèbres Refik Anadol et Jacky Tsai, mis en dialogue avec la série générative IMMORTAL de Tsukamoto. En résulte la rencontre entre un voyage cosmique et des motifs géométriques créant une juxtaposition harmonieuse au sein de laquelle les visiteurs ont été invités à contempler, à méditer et, surtout, à s’émerveiller.