Rando 2.0 : faire le GR 10 à travers un parcours d’oeuvres numériques

Rando 2.0 : faire le GR 10 à travers un parcours d'oeuvres numériques
“Le Corso”, Betrand Dezoteux. ©Le Fresnoy, studio national des arts contemporains

Chaque année, l’été charrie son lot de randonnées au grand air, dans des paysages verdoyants… 2023 n’y échappe pas, mais propose désormais de vivre l’expérience autrement. À l’image du mythique sentier du GR 10 qui profite des dernières innovations technologiques pour nous emmener dans des contrées d’un autre type, digitales et des plus dépaysantes.

©Nicène Kossentini
©Amélie Bertrand

Le GR 10, ou l’une des plus belles randonnées de l’Hexagone. Étiré sur près de 1 100 kilomètres, le chemin relie, à travers la chaîne des Pyrénées, Hendaye à Collioure, connecte d’Ouest en Est la mer Méditerranée à l’océan Atlantique. L’effort est intense, les paysages magnifiques, la découverte des sentiers à jamais marqués dans les rétines de celles et ceux qui s’y aventurent. En 2023, il est toutefois temps de mixer les plaisirs. C’est du moins ce que pense la région Nouvelle-Aquitaine à l’occasion du 40ème anniversaire des FRAC, les fonds régionaux d’art contemporain.

L’initiative s’appelle « Des montagnes et des artistes ». Autrement dit, tout un programme : celui de créer des ponts entre nature et art, entre éveil écologique et spirituel, entre rapport à l’environnement et émerveillement des sens. Pour cela, de nombreuses oeuvres et propositions artistiques ont été disséminées le long du GR 10.

Un grand bol d’art frais

Pour attirer les randonneurs dans ces hotspots de culture, souvent situés dans des terres peu fréquentées, il a ainsi fallu penser à un parcours d’un genre nouveau, à même d’inciter ces « conquérants de l’inutile » à s’ouvrir à des expériences inattendues, à compter dans leurs grandes étapes des lieux insolites. Sur la route du GR 10, le voyageur est ainsi invité à découvrir neuf expositions inédites, pensées en résonance avec les paysages pyrénéens et le folklore local. Une manière somme toute subtile, et ludique, de souligner que l’art participe pleinement à l’exploration d’un territoire et ses richesses. Et bonne surprise, les arts numériques sont au rendez-vous.

Premier arrêt recommandé : Hendaye. Au sein du centre Nekatoenea, Bertrand Dezoteux s’amuse à subvertir les frontières entre les mondes dans une réjouissante vidéo animée de troupeaux de brebis qui réconcilie la culture pastorale avec les technologies. À Collioure, on se passionne cette fois pour Nicène Kossentini et ses vidéos métamorphiques. Passée par le Fresnoy, la Tunisienne y manipule et superpose des images en quête d’une symbiose entre corps et espaces physiques. Les plus avides de découvertes artistiques ne manqueront pas également de faire un saut à Sainte-Léocadie pour découvrir les peintures numériques d’Amélie Bertrand, « réminiscences de sa Côte d’Azur natale » recréées à l’ordinateur.

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