Vingt ans de collaboration, ça se fête. Pour célébrer cette amitié de longue date, la galerie Perrotin consacre deux expositions à Daniel Arsham : l’une à New York, l’autre à Paris. Une double rétrospective, sobrement intitulée 20 ans, qui revient sur l’évolution du sculpteur, dont la pratique a su s’adapter à la perfection à l’arrivée des nouvelles technologies.
« J’ai rencontré Daniel lorsqu’il avait 22 ans. C’était un artiste émergent qui vivait dans son atelier, et j’ai tout de suite été touché par son talent incroyable et sa vision. (…) C’est un plaisir de grandir avec Daniel et de développer notre galerie à ses côtés », confie Emmanuel Perrotin, ému.
Deux décennies et quelques dizaines d’exposition plus tard, l’artiste new-yorkais, connu pour ses sculptures monumentales, regarde dans le rétroviseur. Mais aussi vers l’avenir.
Une transition réussie entre matériel et immatériel
Bien qu’il ait débuté dans le monde de l’art par la peinture, depuis 2019, c’est à travers la sculpture que Daniel Arsham s’exprime. Aussi bien inspiré par les grands plâtres de l’Antiquité que par la pop culture, il agrémente ses bustes et autres voitures réalistes de matériaux inorganiques et de pierres semi-précieuses, faisant rapidement des cristaux sa marque de fabrique.
Récemment, une question s’est toutefois imposée au plasticien : comment faire évoluer sa pratique dans la mouvance numérique lorsque le seul point commun de toutes ses œuvres est cet amour de la matérialité ?
En 2021, Daniel Arsham avance quelques éléments de réponse. Cette année-là, le New-Yorkais conçoit une série de dix sculptures numériques, ainsi qu’une version digitalisée d’une œuvre en trois dimensions inspirée par une pièce tout droit sortie de la collection du Louvre. Prévue pour se désintégrer et se régénérer selon le changement des saisons, l’Eroding and Reforming Bust of Rome est pensée pour suivre son cycle durant 1 000 ans. Soit ne tentative réussie d’intégration de la technologie NFT dans le travail de Daniel Arsham qui évolue en même temps que sa pratique de la peinture et de la sculpture. Matériel, immatériel… Finalement, pourquoi choisir ?
- 20 ans, Daniel Arsham, jusqu’au 7 octobre 2023, Galerie Perrotin, Paris.