Pour faciliter l’accès à l’art des personnes en situation de handicap, les technologies du numériques s’évertuent à trouver des solutions innovantes. À Manhattan, un gilet connecté a ainsi vu le jour. Sa particularité ? Traduire les sons en vibrations.
La musique est une expérience sensorielle totale qui ne sollicite pas que l’ouïe mais l’intégralité du corps. Pourquoi donc en priver les personnes malentendantes ? Voilà ce qu’a pensé Patrick Hanlon, expert en acoustique et co-fondateur du projet « Music : Not impossible », qui s’attèle à ouvrir les concerts live aux personnes sourdes et à en démultiplier qualitativement l’expérience.
Pour cela, depuis 2021, l’Américain collabore avec le Lincoln Center à Manhattan ainsi que différentes personnes concernées par ce type de handicap. C’est par exemple le cas de Jay Zimmerman, compositeur dont l’oreille interne a été endommagée lors des attentats du 11 septembre 2001. De concert – c’est le cas de le dire -, les deux partenaires ont mis au point un prototype de veste tactile qui répond à distance aux vibrations engendrées par les sons. Ces vestes ont déjà été expérimentées à plusieurs occasions, comme lors des concerts de Lady Gaga, d’Angèle, du groupe rock Greta Van Fleet ou lors de la semaine des arts coréens à Manhattan.
Faire corps avec la musique
À en croire, Patrick Hanlon interrogé par l’AFP, le résultat fut magique : « Personne ne s’attend à ce que cela soit aussi prenant ».
Si ces vestes permettent une immersion des plus pénétrantes, c’est grâce à leurs 24 points de vibrations intégrés. Le violon, la contrebasse, les cuivres… Chaque instrument provoque un signal qui résonne sur un point spécifique, que ce soit les épaules, le bas du dos ou encore les mains. Autre point fort de ces gilets : réussir à imiter le rôle d’habitude joué par le tympan, qui n’est autre que de transmettre des vibrations au corps par des influx nerveux. À noter que ces vestes tactiles s’adaptent parfaitement à tous les genres musicaux : électro, variété, disco…
Bonne nouvelle : un sac à dos reposant sur des technologies similaires est sur le point de débarquer à la Philharmonie de Paris, en partenariat avec l’entreprise SoundX. Connecté à une IA, celle-ci « repère tout ce qui se passe dans le spectre audio » et traduit cela en ressentis corporels. Gilets, sac-à-dos… la musique est bien en passe de devenir une affaire de corps, apte à révolutionner la perception que nous en avions.