Parler d’immersion à Jean-Michel Jarre, c’est prêcher un convaincu. Démonstration avec sa toute dernière production The Eye and I qui sera présentée en première mondiale à Genève lors du 29e GIFF, du 3 au 12 novembre, dans le parc immersif Territoires virtuels.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Michel Jarre n’a pas volé sa place d’invité d’honneur au Geneva International Film Festival (GIFF). Sur place, il y recevra d’ailleurs le prix « Film & Beyond » en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la musique, ainsi qu’aux arts numériques. Voilà une belle façon d’illuminer son génie hors norme, auteur d’une oeuvre musicale qui a transporté et nourri l’inspiration de nombreux cinéastes.
Rappelons toutefois que sa carrière est intimement liée à l’exploration des nouvelles tendances technologiques, Jean-Michel Jarre étant particulièrement intéressé par la création d’expériences audiovisuelles spectaculaires, par la réalisation de concerts dans le métavers et par la création d’œuvres immersives.
D’un trip céleste à la descente terrible
Dans les faits, The Eye and I a été produite à quatre mains, en collaboration avec l’artiste taïwanais Hsin-Chien Huang. Ensemble, les deux comparses ont voulu tenter une expérience de transcendance : celle de nous extraire de nos corps, de nous faire décoller en quelque sorte, afin d’adopter le point de vue surplombant du ciel. Attention : derrière ce voyage d’apparence psychédélique se cache un propos profondément politique et engagé. Dans leur viseur, les sociétés de surveillance et de contrôle, leur omniprésence et leur regard ubique…
Pour en faire la dérangeante expérience, les spectateurs seront invités à circuler à travers 12 pièces/cellules structurées en panoptique, dispositif permettant de voir sans être vu. Un projet technologiquement mégalo, donc, mais qui semble avoir été pensé pour la bonne cause.