Adaptation du film éponyme écrit et réalisé en 2015, Une nuit sous la pleine Lune de François de Riberolles s’offre une seconde vie, immersive cette fois, à l’espace itinérant Jam Capsule, à Paris.
« Quand on travaille avec des artistes, pour eux, il y a l’envie de donner une seconde vie à leur oeuvre initiale », retrace en guise d’introduction Delphine Schaack, directrice de Jam Capsule. C’est qu’Une Nuit sous la pleine Lune n’en est pas à sa première sortie : le documentaire, initialement réalisé en 2015 pour la télévision, est le fruit d’un travail de longue haleine de François de Riberolles retracé en plus de 3h d’images absorbantes.
Grand voyageur, le réalisateur est notamment connu pour ses films narrés à la manière de contes scientifiques, contribuant à de nombreux documentaires animaliers (type La Marche de l’empereur, en 2005), s’intéressant au fur et à mesure des années aux volcans, au périple de Magellan, etc. Comme son titre le laisser présager, c’est cette fois vers la Lune que le Français a tourné sa caméra. Plus précisément, la Lune telle que vue depuis la Terre. Ainsi, il vise à rendre compte de la relation entre notre planète et son astre, à documenter la manière dont elle influence la vie des humains et des animaux…
À regarder Une Nuit sous la pleine Lune, on apprend par exemple que la chasse est suspendue lors des nuits de pleine lune dans la savane. La raison : les prédateurs sont rendus trop visibles. L’objectif du documentaire est donc de nous apprendre à regarder la lune autrement, en parlant du postulat que nos villes hyper éclairées nous empêchent de la voir. À tel point que l’on en oublierait de tourner notre œil en sa direction, comme en direction des étoiles.
La Lune comme vous ne l’avez jamais vue
L’histoire d’Une Nuit sous la pleine Lune était toutefois vouée à se prolonger. « François de Riberolles voulait créer une suite en donnant la possibilité aux spectateurs de vivre une expérience qui interroge notre place dans le monde, poursuit Delphine Schaack. Il désirait qu’on vive, qu’on ressente son propos sur la Lune. » Les possibilités offertes par Jam Capsule, dispositif scénographique itinérant de 1 000m² de surface de vidéoprojection à 360°, qui coproduit des adaptations de films d’auteurs, était donc une aubaine.
En lien avec des motions designer et toute une équipe créative, le réalisateur a pu retravailler son film, le recalibrer afin de le faire entrer dans un format de 45 minutes, développer une nouvelle écriture afin de favoriser l’immersion, trouver de nouvelles images à exploiter, penser un nouveau montage, réfléchir à un son spatialisé… En tout, cinq à six mois de travail de traitement de l’image ont été nécessaires pour parvenir au résultat escompté. Ainsi, François de Riberolles rejoint le club très prisé des réalisateurs-auteurs bénéficiant d’une « capsule » projetée à Jam Capsule, aux côtés de Pierre Goismier, Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova.