Présenté lors de la dernière édition du Festival international du film sur l’art (FIFA), What The Punk! revient sur l’une des plus grosses success-story de l’histoire des NFTs. Et séduit par l’ampleur de son propos.
En 2017, alors qu’ils sont développeurs de logiciels et fondateurs de Larva Labs, les deux Canadiens Matt Hall et John Watkinson tentent de tromper l’ennui de leurs bureaux de Brooklyn en imaginant un algorithme leur permettant de générer de petits personnages pixelisés. Un projet artistique inspiré des cartes de hockey à collectionner, très populaire dans leur pays, qui leur permet d’engendrer 10 000 figures de 24 pixels sur 24 pixels en seulement une quinzaine d’heure.
Loin d’imaginer l’impact de cette collection – qui sera ensuite liée à la blockchain Ethereum -, les deux créateurs reviennent aujourd’hui sur une genèse sans prétention dans un documentaire événement signé Hervé Martin-Delpierre, réalisateur en 2015 de Daft Punk Unchained.
Une bulle spéculative ?
« C’était un mardi après-midi, on a mis ça en ligne et on est allés prendre une bière sans plus y penser », s’amuse John Watkinson dans What the Punk!, ce long-métrage qui revient donc sur le succès fulgurant des CryptoPunks. Lesquels, précisons-le, continuent encore à ce jour de battre des records de vente. Au-delà de l’histoire du duo, le documentaire est aussi l’occasion de s’intéresser à la folie NFT qui a propulsé les deux dev’ en star du monde de l’art en moins d’un an, faisant également d’eux des millionnaires, le dessin numéro 7523 de la série s’étant à lui seul vendu 11,7 millions de dollars lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s en juin 2021. Un succès sans précédent qui a ouvert les portes à d’autres collections, comme celle des Bored Apes, qui a généré deux milliards de dollars en transactions en à peine quelques mois également.
Critique, le documentaire interroge également les biais spéculatifs qui gangrènent le marché de l’art numérique en s’intéressant à la figure de Robness, activiste installé à Los Angeles et pionnier du crypto-art, qui s’insurge contre la spéculation à outrance ayant envahi ce nouvel espace de création digital. Art, technologie mais aussi finance et politique… N’est-ce pas là tous les ingrédients d’un documentaire réussi ?