Un seul conseil en ce début d’année : rendez-vous à la Galerie Elektra, à Montréal, où l’artiste québécois nous invite à pénétrer dans son univers via des peintures numériques à la beauté organique.
Professeur agrégé à l’École des arts numériques, de l’animation et du design NAD-UQAC de l’Université du Québec à Chicoutimi, co-chercheur au sein du réseau Hexagram et directeur du laboratoire Mimesis, Yan Breuleux est avant tout un artiste visuel qui conçoit des dispositifs immersifs fascinants. Si il est habitué aux expériences Fulldome, il présente aujourd’hui son dernier travail, Matière première, en galerie. L’occasion de se familiariser avec ce génie de la matière.
Accepter l’accident
Concrètement, le projet de création Matière première repose sur l’utilisation de selfies de capture volumétrique, transformés ici en environnements virtuels, pour la création de peintures numériques imprimées, animées et Fulldome. S’il n’est pas ici question d’une expérience à 360°, l’exposition propose tout de même de s’immerger dans la matière grâce à la présentation d’une série de peintures animées dont la durée varie entre quatre et douze heures selon l’œuvre. La force de ces peintures numériques ? Représenter de véritables paysages mystiques, rendus possibles grâce au hasard, à l’aléatoire et à la déformation de l’identité de l’auteur, dont les selfies volumétriques constituent cette fameuse matière première.
En modifiant ses autoportraits, Yan Breuleux s’expose à des accidents de capture, des distorsions résultant de lacunes dans l’entrée numérique. Des imperfections qui sont délibérément laissées apparentes, voire même provoquées afin d’exploiter au maximum leur potentiel expressif que l’on verra lentement évoluer au fil de la contemplation.