Contrairement à l’approche traditionnelle qui voudrait que l’IA ne soit qu’un simple outil, l’exposition Collaborations with the Artificial Self , présentée dans le cadre d’Art Basel, met en lumière la possible collaboration entre un artiste et une machine. Utopie ou futur inévitable ?
Au space25, à Bâle, l’exposition Collaborations with the Artificial Self présente une cinquantaine d’œuvres où l’IA joue un rôle actif et non subordonné, à l’image de la série Infinite Images du duo Holly Herndon & Mat Dryhurst. Très riche, la manifestation helvétique présente ainsi un véritable panel de cette exploration de nouveaux territoires par les artistes (Sofia Crespo, Mario Klingemann, Robbie Barrat & Ronan Barrot, etc.), qui disent tous ne pas utiliser les algorithmes pour créer tout en reconnaissant créer avec les algorithmes. La nuance est importante. D’autant que si ce positionnement semble tout droit sorti d’un film de science-fiction, il est en réalité très largement adopté par un grand nombre de créateurs numériques.
Un regard sur l’IA
L’objectif de cette exposition est double. D’une part, Collaborations with the Artificial Self contribue à la démystification de l’IA, en la présentant sous un jour plus accessible et moins menaçant. D’autre part, la manifestation offre une réflexion plus profonde sur la place de l’IA au sein de notre société, présentée ici moins comme un ennemi que comme un collaborateur potentiel. Tout au long du parcours d’exposition, le spectateur est ainsi invité à repenser sa relation avec la technologie et à envisager des formes de coexistence plus harmonieuses et enrichissantes, à l’image de A Book From The Sky de Gene Kogan, considérée comme la première œuvre d’art intentionnelle réalisée avec un GAN, ou AARON with Decorative Panel, le seul autoportrait réalisé grâce au système révolutionnaire AARON d’Harold Cohen – la première machine à créer de l’art, dont nous racontons l’histoire dans notre dernière newsletter éditoriale.
À l’instar de ces deux œuvres pionnières, les peintures, vidéos, photographies numériques ou installations exposées à Bâle portent toutes elles un message rassurant : non, la machine ne va pas prendre le contrôle et annihiler l’espèce humaine, mais exister à nos côtés, en totale harmonie.
- Collaborations with the Artificial Self, du 10.06 u 16.06, space25, Bâle.