Actuellement exposé à Pompidou, l’artiste et activiste numérique David Guez semble n’avoir qu’une question en tête : et si l’intelligence artificielle était le cauchemar des bookmakers ?
Les Jeux Olympiques étant actuellement sur toutes les lèvres françaises (a minima !), le Centre Pompidou prépare le terrain et axe la programmation de son festival Hors Piste autour de la manifestation internationale à venir. Consacré aux images en mouvement, l’événement questionne les différentes règles du sport tout en mettant en lumière leur influence sur la représentation visuelle du monde sportif. Parmi les 14 artistes exposés, l’un a particulièrement attiré l’attention de Fisheye Immersive avec son œuvre Quel est le vainqueur des J.O 2024 dans la catégorie x ?, une installation rendue possible grâce à l’intervention d’une IA.
Sur le fond, le projet est assez simple : à partir du simple prompt énoncé plus haut, ChatGPT se transforme en oracle 2.0, générant des réponses ayant servi à élaborer l’installation. Composée d’un générique vidéo et d’une affiche des visages des vainqueurs volontairement floutés par l’artiste, le projet de David Guez interroge sur les conséquences d’un tel processus.
Il y va IAvoir du sport
Avec Quel est le vainqueur des J.O 2024 dans la catégorie x ?, les portraits pixélisés des potentiels gagnants renvoient à l’opacité des mécanismes de réponses de l’IA. Car si l’on a une affirmation de sa part, sur quoi se base-t-elle réellement ? Quelles sont les origines des ressources utilisées ? Comment fonctionnent les algorithmes qui génèrent les images ? Enfin, quelle est la valeur d’une telle action sur le plan juridique ?
« Je pense qu’à terme, non seulement les IA pourront diriger et contrôler la majorité de notre présent, mais qu’elles seront en mesure de décider de notre futur, grâce à leur capacité à anticiper de plus en plus finement des milliards de paramètres à leur disposition, à la manière des précogs de Minority Report, explique l’artiste. En prenant l’exemple des règles du sport actuelles, j’anticipe de quelques années ce qui va nous arriver, coincés entre la fascination et la terreur que cela entraînera. » Une conception presque dystopique du futur que David Guez expose jusqu’au 18 février en Centre Pompidou.