Considéré comme le père de l’art vidéo, Bill Viola bénéficie actuellement d’une grande monographie au Musée de la Boverie, à Liège. Une simple exposition ? Plutôt la première rétrospective d’envergure de l’artiste américain sur le sol belge.
Réalisée en partenariat avec Tempora et le Studio Bill Viola, l’exposition Sculptor Of Time revient sur la carrière de l’un des plus grands artistes contemporains. Étonnamment, ses œuvres, plus spectaculaires les unes que les autres, n’avaient jusqu’alors jamais été présentées de façon aussi magistrale en Belgique : une injustice désormais réparée grâce au Musée de la Boverie, à Liège, où l’art vidéo de l’Américain est présenté jusqu’au 28 avril prochain.
La rencontre du superbe et du confidentiel
Intitulé Sculptor Of Time, l’événement présente 18 œuvres produites entre 1992 et 2014, parmi lesquelles ses incontournables videos monumentales diffusées au ralenti, ainsi que ses œuvres emblématiques Fire Woman et Tristan’s Ascension qui ouvrent de manière somme toute logique le parcours de l’exposition. Prenant systématiquement des formes différentes, ses travaux font coexister impact visuel impressionnant et inspirations intimistes, selon un équilibre lui permettant d’explorer la condition humaine dans des œuvres où le corps est éprouvé, servant de base à des réflexions quasi philosophiques concernant la vie, la mort ou la spiritualité.
Ce goût pour le sacré, d’inspiration religieuse (le bouddhisme, le christianisme) ou hérité des cultures animistes, influence directement sa réflexion. Autour de la mort, notamment, que Bill Viola considère comme une simple transition. Le sculpteur du temps, voilà qui fait sens.
Contempler des œuvres de Bill Viola, 72 ans, c’est faire l’expérience de ses inspirations spirituelles, que l’artiste tente toujours de rendre accessibles dans des installations qui portent en elles une promesse : celle d’offrir au public de véritables moments d’introspection, de méditation. « L’art, c’est le réveil de l’âme », aime-t-il déclaré. Avec Sculptor Of Time, nul doute que les âmes belges sont bel et bien (r)éveillées.