Après avoir récompensé les travaux de Stephanie Dinkins et Shue Lea Cheang, le prestigieux prix LG Guggenheim célèbre aujourd’hui l’œuvre d’Ayoung Kim, qui s’impose définitivement comme l’un des grands noms de l’art numérique actuel.
« Ce que les artistes peuvent faire avec la technologie, c’est explorer les possibilités incertaines qu’elle recèle et la déployer de la manière la plus intuitive possible. Ni techno-déterministe ni techno-pessimiste, j’ai toujours voulu commenter l’impact de la technologie dans notre société en l’utilisant. » Ce qui n’était à l’origine qu’une ambition, aussi louable soit-elle, permet aujourd’hui à Ayoung Kim de devenir la première artiste de son pays à recevoir le LG Guggenheim 2025, le prix de la LG Guggenheim Art & Technology Initiative, un partenariat de cinq ans entre la société d’électronique LG et le musée new-yorkais du Guggenheim, dont l’idée est de récompenser les artistes faisant usage de la technologie dans leur art.
Née à Séoul en 1979, Ayoung Kim est diplômée d’une licence en Beaux-Arts de l’Université Kookmin, d’une licence en photographie du London College of Communication et d’un Master en Beaux-Arts au Chelsea College of Arts de Londres. Un parcours riche, donc, tout entier dédié à l’art, ce qui explique probablement sa pratique, grandement référencée et pourtant bien ancrée dans le temps présent.
Un melting-pot de technologies
D’ores et déjà reconnue, notamment par Ars Electronica, pour ses univers immersifs réalisés à partir d’outils de création de jeux vidéo ou de films, Ayoung Kim incarne parfaitement les conditions pour être la lauréate d’une telle récompense, qui s’accompagne d’une bourse de 100 000 dollars et d’un futur programme public au musée. Sa nouvelle exposition à la Hamburger Bahnhof de Berlin (Many Worlds Over) atteste elle aussi d’un réel savoir-faire, d’une indéniable singularité dans l’utilisation des nouvelles technologies : on y retrouve, comme toujours chez Ayoung Kim, des jeux vidéos et des œuvres multimédia, mais aussi des travaux réalisés grâce à l’intelligence artificielle, des éléments de captations de mouvement ou de la simulation en direct. Une manière participative d’amener les visiteurs à s’intéresser à ses mondes virtuels. Voire même, à les bâtir avec elle.
« L’œuvre révolutionnaire d’Ayoung Kim invite les spectateurs non seulement à s’émerveiller de sa maîtrise technique, mais aussi à s’interroger sur le temps et l’expérience humaine dans une ère numérique qui s’accélère, résume Naomi Beckwith, directrice adjointe et conservatrice en chef du Guggenheim, En révélant la convergence des machines et de l’humanité, son travail visionnaire met en lumière les défis les plus pressants de notre époque. » Et oui : avec Ayoung Kim, le futur, c’est maintenant !
- Many Worlds Over, Ayoung Kim, jusqu’au 20.07.2025, Hamburger Bahnhof – Nationalgalerie der Gegenwart, Berlin.