À travers l’organisation de festivals et autres évènements dédiés à la VR et à l’intelligence artificielle, la ville marocaine affiche clairement son ambition : s’installer concrètement dans le paysage, pourtant très occidental, de l’art numérique. Zoom sur cette nouvelle capitale de la création.
Le 30 novembre dernier, la capitale économique du Maroc a rejoint le cercle très fermé des 300 cités membres du réseau des Villes Créatives de l’UNESCO en Arts Numériques. Une reconnaissance qui témoigne des multiples actions menées par Casablanca dans le développement et la promotion des arts numériques.
Des propositions toujours plus avant-gardes
Il faut dire que, depuis quelques temps, au cœur de celle que l’on appelle affectueusement « Casa », les événements célébrant la création digitale fleurissent. Difficile de ne pas évoquer les Cubes Sonores Solaires, mariage parfait entre art, technologie et écologie, ou le Festival International d’Art Vidéo de Casablanca, rendez-vous incontournable dans le domaine des arts numériques, organisé depuis 2013 par la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik de l’Université Hassan II. La manifestation a d’ailleurs signé, fin novembre, une 27ème édition basée sur la thématique « Du VHS à l’Intelligence Artificielle », qui a une nouvelle fois séduit les spectateurs grâce à des performances, des expériences VR ou XR, des projections, des œuvres immersives ou encore des colloques et workshops.
Pionnière, la Ville Blanche a également inauguré à la même période le festival We Art Children, première édition d’un événement d’art numérique spécialement conçu pour les enfants. Première tentative de ce genre au Maroc, dans le monde arabe, voire même en Afrique, We Art Children a pour but d’initier les plus jeunes à la création digitale tout en les sensibilisant aux enjeux sociaux et environnementaux.
Du 20 au 26 novembre dernier, ils ont notamment pu y découvrir l’œuvre de l’artiste japonais Todo Takayuki, SEER (pour « Simulative Emotional Expression Robot »), un robot capable d’imiter les émotions humaines à la perfection, mais également Bloom, dont nous vous parlions à l’occasion du GIFF, ou des ateliers animés par la Fédération Royale Marocaine des Jeux Électroniques. Le tout gratuitement.
À la rencontre de l’IA
Jusqu’au 31 décembre, c’est un tout autre registre, moins ludique, plus avant-gardiste, que semble vouloir explorer Casablanca : l’intelligence artificielle. À l’American Arts Center, dans le cadre de l’exposition AIAE : Artificial Intelligence Arts Exhibition, une dizaine d’artistes contemporains présentent ainsi des œuvres croisant volontiers les technologies de l’IA avec différents médiums (photographie, vidéo, art numérique). Au programme : des artistes bien connus de nos services (Obvious, Charles AI, Takyon 236, Thibaud Zamora), mais aussi Inès Chtouki, Agoria, Mouad Aboulhana et Christian Mamoun, tous chargés de transformer cette « exposition pionnière » en « une exploration nouvelle de l’enrichissement de l’art par l’intelligence artificielle. »
Sur sa lancée, l’équipe organisatrice dit également vouloir exposer des « horizons novateurs en créativité et expression artistique ». Ça tombe bien, à Casablanca, c’est toute la ville qui semble actuellement partager le même objectif.