Espèces disparues en réalité augmentée ou immersion sonore en pleine nature… Voici deux expositions qui célèbrent le vivant en pleine période estivale.
Vous connaissez l’expression : « les forêts sont les poumons de la Terre ». Après les océans, nos amis les arbres sont le deuxième puits de carbone. Or, leur nombre aurait chuté de 46% depuis l’Anthropocène, déréglant en profondeur les écosystèmes forestiers auxquels l’exposition Le chant des forêts souhaite rendre hommage à travers diverses œuvres plastiques et installations sonores.
Fernand Deroussen est audionaturaliste. Harnaché de son matériel d’enregistrement sonore, l’artiste capte les sons du vivant. En bon amoureux d’ornithologie – il a co-fondé le centre ornithologique de la région Île de France -, Deroussen a composé « Chants d’oiseaux de la forêt de Białowieża », spécialement pour l’exposition. Cette création sonore donne à entendre la symphonie du vivant qui se joue quotidiennement dans la plus vieille forêt d’Europe.
Explorations augmentées
Plus loin, Curipira, bête des bois de Félix Blume célèbre la biodiversité de la forêt amazonienne avec un thriller sonore et visuel se déroulant en pleine jungle. Le collectif péruvien Fibra allie quant à lui matières organiques – sculptures en cosses de maïs et mycelium -, éléments sonores et lumières pour rendre compte de la réalité de la région sylvicole d’Ucayali, au Pérou. Ce faisant, il nous enseigne l’existence d’un Internet des arbres, une espèce de « wood wide web », qui, de manière souterraine, grâce aux champignons et à leurs réseaux mycorhiziens, permettrait aux plantes et aux arbres de communiquer.
Dodo, grand tigre à dents de sabre, oiseau-éléphant ou tigre de Tasmanie… ces animaux disparus jouissent depuis juin 2021 d’un nouvel abri : la Grande Galerie de l’Évolution du Museum national d’histoire naturelle. Dans l’expérience Revivre, petits et grands sont invités à chausser des lunettes à réalité augmentée pour découvrir ces espèces disparues, relier l’histoire à la technologie, le plaisir de la découverte à celui de la nature. Une noble intention, donc, même si la meilleure manière de découvrir les grands espaces est peut-être encore de les parcourir avec ses bâtons de randonnée.
- Le Chant des Forêts, jusqu’au 22 juillet 2023, MAIF Social Club, Paris.
- Revivre, Grande Galerie de l’Evolution, Musée de l’histoire naturelle, Paris.