Pour la co-fondatrice d’Ask Mona, il y a d’autres façons d’envisager les liens entre arts et IA que le scénario catastrophiste d’une mise à mort des premiers par la seconde.
Créée en 2017, Ask Mona peut aujourd’hui s’enorgueillir de collaborations avec plus d’une centaine de lieux et d’institutions culturels à travers l’hexagone (citons notamment le Centre Pompidou, le musée Albert Kahn, le MAC VAL…). Comment, dès lors, expliquer une telle success-story ? Comment une start-up qui prodigue des conseils et des solutions innovantes aux acteurs de la culture a-t-elle réussi à se rendre si rapidement indispensable ? À écouter parler sa co-fondatrice, Marion Carré, il se pourrait bien que ce soit par sa faculté à réinjecter de l’optimisme là où on en manque terriblement.
Non, l’écosystème de l’art n’est pas condamné à s’effondrer à la suite d’une lente agonie déclenchée par l’émergence des intelligences artificielles. Il est vrai que celles-ci s’infiltrent partout, du processus créatif à la médiation auprès des publics. Mais pour Marion Carré, les IA peuvent devenir un atout au service de la culture dès lors qu’on les prend activement en main. Voici quelques-uns de ses conseils délivrés aux Échos.
Dompter les IA en 3 étapes
- Interroger la pertinence : « Je crois qu’on est dans une phase où il y a une débauche de technologie : IA, NFT, metavers. Selon moi, explique Marion Carré, la première question à se poser est : « est-ce que j’ai besoin d’utiliser cette technologie ? », et ensuite « comment ? » ».
- Être dans une démarche de dialogue : aux yeux de Marion Carré, il faut aussi que les acteurs culturels expriment d’eux-mêmes leurs envies, leurs besoins, leurs rêves… depuis leur regard humain, que les experts de la tech vont ensuite traduire en objets technologiques. Ceci, toujours, afin d’éviter que les IA n’imposent elles-mêmes une vision ou une solution.
- Être curieux : pour saisir ce que les IA peuvent nous apporter, il faut se montrer capable d’imaginer de nouvelles propositions plutôt que de se contenter de digitaliser l’existant. Cela peut être la possibilité « de prendre une photo d’un tableau, d’avoir une conversion autour d’une oeuvre, de cheminer dans un scénario, d’avoir plus de contenu, d’apporter des clés supplémentaires »… ou encore d’inventer un agent conversationnel qui figure le personnage emblématique d’une expo…