Déniché il y a quelques jours lors de l’évènement Les Nuits des étoiles, le court-métrage Recoding Entropia de François Vautier est une pépite – ou plutôt une comète – d’immersion. Prêts à décoller ?
Son nom figurait aux côtés du cinéaste Georges Méliès, du Youtubeur Corentin Kimenau et de la mini-série diffusée sur CANAL+, Infiniti. Tous faisaient partie de la programmation 2023 des Nuits des étoiles, ce festival concocté par l’Association Française d’Astronomie. Tous sont des artistes et créateurs qui se sont pris de passion pour l’espace, les vaisseaux spatiaux, la voie lactée… Mais voilà ce qui distingue François Vautier du reste de la sélection : le Français, passé par les Beaux-Arts, régulièrement exposé dans les galeries d’art contemporain parisiennes, était le seul à proposer une expérience en réalité virtuelle. On ne cache donc pas notre plaisir face à cette opportunité inouïe d’avoir eu la sensation de flotter dans la vaste obscurité de l’infini, à la lanterne des étoiles.
Un regard personnel sur l’origine
Dans Recoding Entropia, le regard scientifique ou documentaire s’estompe pour laisser place à la poésie. Sensualiste, expérimental, parfois abstrait, le court-métrage de huit minutes apprivoise son objet vertigineux – l’infini – comme une matière évolutive, générative, qui nous ramène à l’origine de la vie. Concrètement, on y voit une figure géométrique prendre forme dans le néant puis imploser. En clair : François Vautier a sa vision bien à lui de l’espace, ce milieu situé au-delà de l’atmosphère terrestre qu’il définit dans le résumé du film comme « un néant insondable, des horizons sans limite, des formes inertes aux soubresauts pourtant violents, présumant du vivant, de l’organique en devenir, d’une vie par-delà l’entendement… ».
Les visuels 3D, inspirés de l’espace, en disent presque plus long sur le processus de création à partir du vide que s’il s’agissait d’images réelles. On découvre alors comment François Vautier a préféré utiliser la VR comme outil narratif plutôt que dans l’objectif, un peu attendu, de donner au spectateur l’impression d’y être.