En s’appuyant sur l’IA, l’installation de l’artiste-chercheur Gaëtan Robillard met à l’épreuve notre esprit critique pour alerter sur les dangers de la désinformation mise en place par les climatosceptiques.
Installée au sol, la structure semble a priori incompréhensible. Des voyants lumineux rouges clignotant dans tous les sens, des fake news qui sortent des haut-parleurs et des contre-arguments qui lui répondent : on se croirait à un dîner de Noël animé en famille. Initiée dans le cadre d’une thèse en esthétique et sciences de l’art par Gaëtan Robillard, artiste-chercheur adepte des installations pensées à l’aide des datas et des technogolies médiatiques, Critical Climate Machine est en réalité un projet de recherche-création pensé pour révéler et quantifier les mécanismes de désinformation sur le réchauffement climatique à l’œuvre sur les réseaux sociaux. Traduction : plus le traitement de la désinformation est élevé, plus la structure monte en température.
De l’IA, de la science et des fake news
Présentée à l’école d’ingénieurs Imac-Esiee de l’université Gustave-Eiffel, à Marne-la-Vallée, où Gaëtan Robillard est enseignant, la sculpture diffuse en live une multitude de tweets. Vous l’aurez compris : plus les fausses informations sont nombreuses, plus la structure s’agite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est constamment en mouvement, sous tension ! « Je me suis approprié l’IA pour aider à la compréhension de ce flux impressionnant de données en ligne sur le climat diffusé sur les réseaux sociaux », explique Gaëtan Robillard au Figaro.
En coulisses, précisons que cette pièce interactive sonore a été réalisée en collaboration avec des étudiants de l’Université Gustave Eiffel et des élèves du Lycée international de l’Est Parisien, chargés d’enregistrer des dialogues faisant se répondre propos climatosceptiques et arguments scientifiques. Toutes ces données ont ensuite été réinterprétées et spatialisées grâce à l’utilisation d’un algorithme génératif conçu pour l’improvisation musicale. Pour un résultat forcément réflexif, et particulièrement éclairant quant à l’omniprésence de la désinformation sur le web.