Face aux désastres qui menacent la vie sur Terre, 30 000 oeuvres sont promises à la postérité en étant envoyées sur la Lune. Véritable coup de génie ou simple caprice d’un riche collectionneur ?
La pérennité de notre planète semble si incertaine que de plus en plus de projets visent à sauvegarder des traces de notre existence pour les catapulter dans l’espace : capsules audio de messages adressés à nos descendants ou aux extraterrestres, graines, copies de documents historiques…
Un physicien et collectionneur d’art, Samuel Peralta, a estimé que nos productions culturelles méritaient également d’accéder à cet archivage hors du commun. « Notre espoir est que les futurs voyageurs qui trouveront ces capsules découvriront une partie de la richesse de notre monde », a-t-il déclaré.
La tête dans les étoiles
« Lunar Codex » est le nom donné à son futur musée numérique… installé sur la Lune. Le riche homme se démène en effet pour que d’ici à l’hiver prochain, 30 000 œuvres d’art soient numérisées et envoyées sur l’astre nocturne. Pour cela, elles seront stockées sur des nano-cartes mémoires et transportées par les astromobiles de la Nasa jusqu’à leur destination, à quelques années-lumière.
Soulignons que ce n’est pas la première fois que des oeuvres sont envoyées ainsi dans l’espace. Avant « Lunar Codex », en 1969, il y a avait eu le « pénis » d’Andy Warhol via la mission Apollo 12, propulsés au-delà de l’attraction terrestre aux côtés de dessins de John Chamberlin et de Robert Rauschenberg tracés sur une petite céramique. C’est dire si la démarche de Samuel Peralta semble faire écho à un grand fantasme humain… Précisons toutefois que les œuvres sélectionnées par le physicien ne manquent pas de charme : des chants de Noël, des romans d’heroic fantasy mais aussi des poèmes sur le réchauffement climatique ou des estampes réalisées par des artistes ukrainiens à propos de la guerre…
Dit autrement, Samuel Peralta a voulu sauvegarder la mémoire – plutôt que de grands classiques de l’art contemporain – d’une culture populaire. À ses yeux, notre véritable culture. Et c’est peut-être sur cet aspect qu’on le rejoint : sa collection est un condensé d’humanité.