Le leader mondial dans le domaine de la blockchain Animoca Brands s’associe à Neom, projet de développement urbain faramineux en Arabie Saoudite, afin de promouvoir l’adoption de la technologie crypto dans la région du Golfe. Dans quel but ? Là est la question.
À lire les détails du projet Neom, il serait facile de se croire plongé dans un film de science-fiction. Sauf que le scénario d’anticipation n’en est plus un : aujourd’hui, les villes du futur, longtemps fantasmées au cinéma, deviennent celles du présent, si bien que Neom, situé en plein coeur du désert, dans la province de Tabuk (Arabie-Saoudite), a de quoi faire fantasmer les fans de George Orwell.
E-gouvernement, système de reconnaissance faciale recouvrant tout le territoire, valets robotisés, taxis-drones volants, plages phosphorescentes, voire même une lune artificielle : tout ici semble être pensé pour faire passer la Silicon Valley pour une région médiévale. Y compris d’un point de vue financier : on parle d’un budget de plus de 500 milliards de dollars.
Bienvenue à Gattaca ?
Sachant cela, il n’est pas étonnant que certains des acteurs majeurs de la tech se soient associés au projet afin de lui donner encore plus de poids. C’est notamment le cas d’Animoca Brands, une société spécialisée dans le Web3, les NFT et les univers virtuels, qui bénéficie d’un investissement de 50 millions de dollars versé par le Public Investment Funds du royaume saoudien afin de contribuer à dessiner le modèle des villes intelligentes de demain, pensées pour se développer également dans le métavers.
« Le développement de la technologie et de l’infrastructure Web3 sera une base importante de la base technologique et de l’architecture de Neom, explique Madjid Mlufti, le PDG du fonds d’investissement de Neom dans le communiqué de presse. En nous associant à une entreprise leader sur le marché comme Animoca Brands, nous espérons accélérer le développement et l’adoption de la technologie Web3. » Si l’utilisation de ces univers virtuels n’est pas tout à fait claire pour le moment, il semblerait que ces derniers soient perçus comme des moyens d’imaginer le futur des divertissements populaires.
Synonyme d’avenir pour certains, le projet, pour beaucoup d’autres, relève plutôt de la dystopie inquiétante. Rappelons notamment que Neom a beaucoup fait parler ces dernières années pour violations des droits de l’homme dans le cadre de son élaboration : le projet empiète notamment sur l’ancien royaume du Hedjaz et forcera ainsi des milliers de membres de la tribu des Howeitat à quitter leur territoire, occupé depuis des siècles. À l’heure où les conflits territoriaux du Moyen-Orient secouent la planète, le futur n’apparaît pas si brillant que ça.