Le cinéma pleure la mort de l’un de ses plus grands représentants. L’un des plus singuliers également. Décédé ce jeudi 16 janvier à l’âge de 78 ans, David Lynch s’est toujours illustré par son avant-gardisme. Un goût pour l’expérimentation qu’il a mis au service de l’un de ses chef d’œuvres, Twin Peaks, adapté en réalité virtuelle.
Nous sommes en 2020, au festival Disruption. L’invité d’honneur ? Un certain David Lynch, cinéaste de renom qui s’appuie sur le succès de sa série emblématique, Twin Peaks, pour l’adapter aux codes de la VR grâce à un jeu. À l’instar du détective Dale Cooper, star du show, les participants ont une mission : s’enfuir de l’infernale et angoissante Red Room.
Basé sur l’univers de la série, le jeu intègre des dialogues et visuels de la création originale de 1990. Développé en collaboration avec le développeur Collider Games (Assassin’s Creed) et la chaîne américaine Showtime, Twin Peaks VR a été découvert par quelques chanceux, casque VR sur la tête. Uniquement quelques chanceux, en effet, le jeu n’ayant malheureusement jamais été commercialisé… Un regret tant on sait l’influence exercée par David Lynch – qui avait d’ailleurs réalisé une publicité pour Sony en 2000 – sur l’imaginaire du jeu vidéo.
David Lynch, la disparition d’un cinéaste expérimental
Il n’aura suffit que dix long-métrages à David Lynch, tous marqués du seau de l’audace plastique (au point d’influencer directement les artistes, de Grégory Chatonsky à Tõnis Jürgens), pour se faire un nom immuable au panthéon du cinéma. Une place due à un goût pour l’expérimentation (perceptible dès ses premiers courts métrages d’animation au début des années 1970, inspirés de son œuvre picturale) et l’exploration artistique (la photo, la musique, l’art contemporain, etc.), que tous les collaborateurs du cinéaste ont tenu à saluer au lendemain de sa disparition.
« Ce que j’ai vu en lui, c’est un homme énigmatique et intuitif, avec un océan créatif qui jaillit de lui. Il était en contact avec quelque chose que le reste d’entre nous aimerait pouvoir atteindre », a tenu à souligner Kyle MacLachlan, acteur lynchéen par excellence (Dune, Blue Velvet et Twin Peaks, donc), rejoint par le réalisateur Joe Russo, « Personne ne voyait le monde comme David Lynch. Nous avons perdu un maître du cinéma. » Adieu, grand maître.