Justine Emard
Depuis 2017, Justine Emard est de ces artistes dont on ne peut prendre la pleine mesure qu’en alignant les faits : lauréate de la résidence « Hors-les-murs » de l’Institut Français à Tokyo, résidente du ZKM de Karlsruhe en 2020, artiste-professeure invitée au Fresnoy lors des saisons 2021-22 et 2023-204, la Parisienne est également directrice artistique de l’exposition permanente du Pavillon de la France pour la prochaine exposition universelle à Osaka en 2025. On ne dit pourtant rien de cette artiste si l’on ne mentionne pas son travail, indexé aux neurosciences, aux théories technocritiques et au vivant. À l’image de Chim(AI)ra (2024), qui se vit pleinement, une manette à la main, afin d’aider douze avatars-chimères, créés avec des algorithmes génératifs issus de scans 3D postés en ligne, à survivre au sein d’un environnement numérique qu’il ne tient qu’à nous de rendre toujours plus vivable. En parallèle, notons que cette faune synthétique s’extrait de sa réalité virtuelle afin de prendre la forme de sculptures physiques, comme pour raccourcir encore davantage la distance entre le réel et l’irréel.