Vous n’avez pas les moyens de vous offrir une pièce maîtresse du quattrocento ? La plateforme Art2All a peut être la solution…
Ce n’est un secret pour personne : le monde de l’art, et notamment son marché, n’est accessible qu’à une poignée de personnes. Élitiste, codifié, extrêmement fermé, celui-ci donne l’impression d’évoluer en vase-clos. Une fatalité ? Pas vraiment à en croire Phan Eustachon, fondateur de la plateforme Art2All, pour qui le clonage pourrait être une solution afin d’élargir cet univers au plus grand nombre.
L’art et son double numérique
Si la possibilité de démocratiser les œuvres historiques via le jumelage numérique est idée folle, elle est désormais rendue possible grâce à la technologie d’Art2All, qui se sert d’une caméra multispectracle permettant de capter et de restituer des tableaux en très haute résolution (soit 1 milliard de pixels) : une sorte de scanner ultra-précis qui a notamment permis de faire ressortir trois versions de la Dame à l’hermine de De Vinci, racontant dans le détail les différentes étapes de ce chef-d’oeuvre. « En scannant ce tableau-là, on s’est rendu compte que la première version n’avait pas d’hermine. C’est en fait le portrait d’une dame italienne qui était l’amante du Duc de Milan. Quand Léonard De Vinci a commencé à peindre, elle n’était pas enceinte. Il a ajouté l’hermine ensuite pour cacher cette grossesse illégitime », expliquent les équipes d’Art2All.
Dans la foulée, la plateforme propose trois variantes, toutes déclinées en NFT, afin d’étoffer l’histoire du tableau et permettre à un plus grand public de l’acquérir. « Ce sont des œuvres originales, uniques, mais tout aussi fidèles à l’histoire. Des jumeaux numériques en somme », souligne Phan Eustachon.
Poser un autre regard sur les toiles de maîtres
En résumé, Art2All se veut autant un moyen d’agrémenter la blockchain de toiles de maîtres qu’une manière d’authentifier lesdites toiles avec plus de précisions. Avec, en tête, ce constat : alors que plus de 50% des transactions du marché de l’art sont ternies par la contrefaçon, établir une certification sûre est plus que nécessaire, les algorithmes permettant aujourd’hui de comparer tous les tableaux et peuvent ainsi soulever d’infimes irrégularités, voire débusquer les fausseurs les plus doués.
Le sujet est d’actualité, tant, ces derniers mois, les débats autour de la véracité du Salvator Mundi – toile la plus chère du monde achetée à quasiment 500 millions de dollars en 2018 -, agitent le monde de l’art. Les équipes d’Art2All l’ont bien compris, et propose ainsi d’envisager le numérique comme une solution à même de mettre un terme à ces différentes polémiques. Tout en ouvrant, c’est là la potentielle beauté de son intention, le monde de l’art à un public plus large.