Figurant au sein du catalogue de la dernière et très controversée vente aux enchères de Christie’s, l’artiste américain, 40 ans, imagine une machine à peindre guidée par l’intelligence artificielle. Celle-ci, c’est une première, n’exécute ses mouvements sur la toile qu’en fonction des offres faites par les acheteurs potentiels.
On vous en parlait il y a peu : la grande vente Augmented Intelligence organisée chez Christie’s suscite de véhémentes réactions. Malgré la demande d’annulation de plus de 6 000 artistes et professionnels du monde de l’art, l’événement a tout de même lieu jusqu’au 5 mars, présentant de nombreux artistes utilisant l’intelligence artificielle au sein de leurs travaux. Parmi eux, un certain Alexander Reben réinvente le système d’enchères en tant que tel à travers sa dernière œuvre, Untitled Robot Painting.
Une machine à peindre inédite
« C’est la première fois qu’un tel processus est tenté lors d’une vente aux enchères, offrant aux collectionneurs une occasion unique de s’engager avec une œuvre d’art en évolution qui souligne le rôle croissant de l’IA dans la pratique créative », s’enthousiasment les organisateurs de l’événement. Le concept ? La transformation d’une IA générative en une performance en direct où la peinture évolue en fonction des enchères. Pour le dire autrement : cette machine à peindre d’un genre nouveau est guidée par un code personnalisé conçu par Alexander Reben, lequel se met en route à partir de 100 dollars. Ensuite, tout prend forme : plus le prix monte, plus la peinture se complète ; plus l’enchère est haute, plus les ajouts visuels sont importants. Une fois finalisée, et renommée par le collectionneur (autre privilège de l’opération !), la peinture devrait avoisiner les 1,78 million de dollars…
Si cette nouvelle façon de créer de l’art intrigue pour ce qu’elle dit des possibilités artistiques permises par l’IA générative, elle soulève également une question : le marché peut-il être vecteur de création ? À en croire Alexander Reben, oui. Générée en temps réel, l’œuvre est à la fois plastique et performative, le processus de création pouvant être observé en direct depuis le Rockefeller Center. Ou quand l’argent remplace la palette du peintre.