Après l’avènement de l’immersif en parallèle au Festival de Cannes, l’heure est venue de se poser une question : qu’en est-il de la relation entre 7ème art et Web3 ? Simple coup d’un soir ou réel coup de foudre ?
Alors que les arts visuels se déclinent abondamment en NFTs ces dernières années, quitte à parfois (souvent ?) trouver une raison d’être sur la blockchain, le cinéma semble encore échapper au phénomène. Étrange ? Plutôt, oui, quand on sait qu’en tant qu’objet numérique, un film est tout aussi échangeable sur la blockchain qu’une photographie ou une œuvre d’art digital. Mais si Space Jam prolongeait l’expérience A New Legacy via un NFT en 2021, ou que le réalistateur Joe Dante a choisi de vendre des « non-fungible token » des sa marque Trailers from Hell, rares sont les exemples de longs-métrages disponibles sur le Web3 ou ayant parié sur la blockchain.
À en croire les bruits de couloir entendus lors de la première édition de Cannes Immersive, le 7ème art aurait toutefois tout intérêt à se pencher de plus près sur la question, lui qui s’est toujours placé comme une industrie pionnière dans l’usage de la technologie. Effets spéciaux, 4K, IMAX… Le Web3 serait-il la prochaine étape ? Pour Sarah Lelouch, fondatrice du réseau d’affaire techCannes, « les mots comme blockchain, Web3, IA sont encore des mots qui font peur ou qui sont flous ». Optimiste et pédagogue, elle poursuit, au micro de NFT Morning : « C’est important aujourd’hui de les acculturer parce que ces outils-là sont un boulevard pour cette industrie, à la fois d’un point de vue créatif, mais aussi pour générer des nouvelles sources de financement pour justement injecter de l’argent dans les films d’une nouvelle façon ».
Miser sur la communauté
L’éducation et la démocratisation seraient-elles les clés d’un nouveau mariage parfait ? À l’occasion du Festival de Cannes, techCannes multipliait les actions pour tenter de sensibiliser les amateurs de ciné aux mondes numériques. Keynotes, tables rondes, speed meeting, démonstrations d’innovations et même remise de prix en grande pompe, l’entreprise met les petits plats dans les grands afin de transférer les salles obscures sur la blockchain. Et permettre ainsi à toute l’industrie de miser sur la communauté NFT.
« Le développement d’un film est un temps long, rappelle Sarah Lelouch, dont la démarche est actuellement prolongée par Lumière Project ou diverses initiatives du CNC. J’ai toujours trouvé dommage de ne pas optimiser ce temps-là pour (…) créer des communautés qui auront suivi l’évolution de ce projet qui, au moment de la sortie du film, seront les meilleurs ambassadeurs du projet et permettront aux distributeurs de réduire le coût de communication. J’espère qu’ils utiliseront cet argent économisé pour le réinjecter dans la production d’autres films. Maintenant, si ça peut leur permettre de leur faire faire des bénéfices, j’en serais également ravie ». Célébrerons-nous bientôt une union heureuse ?