Sur l’île Seguin, à deux pas de la Seine Musicale à Boulogne-Billancourt, une sculpture monumentale a fait son apparition le 28 juin dernier. Elle s’appelle Ether, fait 25 mètres de haut, et propose une porte d’entrée se voulant publique, égalitaire, vers le métavers.
« Posée à même le sol, elle semble flotter à la surface, fixée à la proue de l’île Seguin, comme sur celle d’un navire. (…) Visible à 360°, son aspect reste le même, quel que soit l’angle sous lequel on l’appréhende : elle est un phare qui guide l’esprit. » L’artiste Kohei Nawa, qui commente là son oeuvre Ether, n’est pas économe d’un certain lyrisme. À bon droit, quand on sait que la sculpture se destine à incarner l’idée d’Égalité.
Au fond, le Japonais présente-t-il simplement le résultat de son travail mené en collaboration avec la plateforme d’art digital danae.io, lauréate d’un concours international lancé par le Département des Hauts-de-Seine : Ether, donc, une installation semblable à une antenne, voire à un mât futuriste, selon une architecture conjuguant art, valeurs universelles et technologies. En un coup d’œil, on tient là sa double nature, à la fois physique, proche de l’eau, et ouverte sur l’immatériel. Une manière d’envisager l’innovation sous son plus beau jour, mais aussi, c’est là son premier intérêt, de matérialiser « la chute d’une goutte d’eau et de symboliser l’égalité de tous les êtres et de toutes les choses face à la gravité. »
Une expérience de médiation en réalité augmentée
La singularité de ce monument, propriété de l’État, est de faire entrer le web3 dans le domaine d’intérêt public. Car Ether n’est pas qu’une sculpture tangible. Son expérience se poursuit derrière les écrans, à travers une application de réalité augmentée, Les Chemins de l’égalité. Mise en ligne à la rentrée de septembre 2023, elle proposera un parcours à travers l’île Seguin accompagné d’œuvres d’artistes virtualisées, toutes déclinant des facettes de l’égalité (égalité des chances, égalité femmes-hommes…).
On comprend ainsi que le Département investit désormais le métavers, pariant sur sa capacité à rendre la culture accessible à tous, et à susciter l’engouement d’un public jeune. Du moins, il l’espère… D’une beauté apaisante, méditative, on se réjouit pour notre part de voir cette sculpture surgir à l’horizon, tel un mirage permanent.