Déployée jusqu’au 5 octobre au Musée Max Ernst de Brühl, l’exposition Hypercreatures – Future Mythologies invite à découvrir de nouvelles formes de vie. De préférence les plus improbables !
Attention, monstres en vue. Pour sa nouvelle exposition, le Musée Max Ernst, en Allemagne, se laisse envahir par d’étranges créatures. Imaginées par 26 artistes et collectifs venus de 16 pays différents, ces formes de vie mettent en lumière la possible cohabitation entre humain et non humain, et questionnent au passage la place de l’homme au sein de son écosystème. Grâce à des compositions aussi surréalistes que l’artiste ayant donné son nom au musée, Marco Brambilla, David Morales, Federico Cuatlacuatl, Lu Yang, Anne Horel, Bertrand Mandico, Mary-Audrey Ramirez, Kira Xonorika ou encore Kévin Bray et Libby Heaney invitent les spectateurs à questionner leur place et à relativiser sur leur toute puissance. Et si, à l’avenir, l’homme descendait un peu de son piédestal ?
L’humain, un être supérieur ?
À l’ère où les crises mondiales (qu’elles soient écologiques, géopolitiques ou idéologiques) se multiplient, il est effectivement temps d’interroger notre soi-disant supériorité, toujours plus caduque à mesure que l’on prend conscience de notre capacité à détruire notre propre habitat ou à entrer en guerre avec nos semblables… Plutôt que d’approcher cette remise en cause via des œuvres au ton grave et moralisateur, les plasticiens invités ici privilégient l’absurde en imaginant un espace où nature et culture ne s’opposeraient pas, mais formeraient, au contraire, un ensemble cohérent.
Du trèfles au savant, de la grenouille à la machine, les distinctions se font de plus en plus limitées sous le regard de ces artistes qui se plaisent à transformer l’espace d’exposition en un microcosme où toutes les lois seraient éclatées. Comme à chaque fois qu’une exposition se tient au sein de l’institution allemande, l’intelligence de Hypercreatures – Future Mythologies réside aussi dans le dialogue mis en place avec les œuvres de Max Ernst, célèbre pour son amour du monstre et de la figure hybride. Entre oiseau alter égo et créatures anthropomorphe, l’Allemand n’aurait-il pas préfiguré cette tendance, près d’un siècle avant nous ?
- Hypercreatures – Future Mythologies, jusqu’au 05.10.25, Max Ernst Museum, Brühl, Allemagne.