Joshua Vermillion, Prateek Arora, Rémi Molette, Holosomnia, Roope Rainisto, Jenni Pasanen, Irina Angles… ces artistes ont plusieurs points communs. Ils viennent tous de disciplines différentes et sont tous tombés amoureux de l’art IA. Nos yeux les remercient.
Holosomnia
Les univers fantastiques et contemplatifs d’Hayao Miyazaki auront inspiré bien des artistes. Holosomnia est de ceux-là. À l’aide du modèle d’IA open-source, Disco Diffusion, l’artiste crée des paysages aux couleurs vibrantes, à voir autant comme un hommage aux décors des films d’animation japonais (coucou Miyazaki et Makoto Shinkai !) que comme une ode poétique aux merveilles de la Nature. Ces œuvres sont un remède méditatif pour tous les amoureux des arts un poil anxieux. Inspirez, expirez, vous êtes émerveillés.
Joshua Vermillion
L’intelligence artificielle débride aussi la création architecturale. Joshua Vermillion, professeur d’architecture à l’Université du Nevada, en sait quelque chose, lui qui crée à l’aide de Midjourney des œuvres inspirées par les installations monumentales et éphémères de Burning Man. Sans s’y limiter : l’IA permettant d’assouvir une imagination sans limites, les propositions architecturales de Joshu Vermillion se jouent volontiers des textures, de la lumière et des effets de transparence dans des œuvres qui débordent de formes organiques et de couleurs pop. En filigrane, le travail de l’Américain pose également la question du numérique comme matière.
Prateek Arora
« Décentraliser Hollywood » en œuvrant pour que des créations sud-asiatiques occupent le devant de la scène : c’est là toute l’ambition du scénariste et artiste IA indien, Prateek Arora. En 2022, l’homme découvre en même temps que le reste du monde Midjourney : rapidement, il poste sur Instagram une collection de portraits de famille, inspirés des mythes indiens, de la SF et de l’horreur. Arora, qui travaille d’ailleurs pour une société de production, espère pouvoir inspirer grâce à ce projet des vocations afin de favoriser l’émergence d’œuvres indo-futuristes, remplies à ras bord de représentations et d’imaginaires locaux.
Rémi Molette
Si le réalisateur de film Rémi Molette a abandonné – en partie – les caméras traditionnelles pour s’emparer de l’art vidéo AI, ses explorations artistiques ont toujours pour base de « vrais » danseurs qui se meuvent devant son objectif, ainsi que sur les créations musicales de « vrais » musiciens. Ses animations vidéo aux formes hybrides en ont fait l’une des stars de la sphère artistique IA. Et on comprend pourquoi !
Roope Rainisto
« Je rends les ordinateurs esclaves pour créer de l’art » : c’est en ces termes que Roope Rainisto, designer pendant 25 ans, se présente sur ses réseaux sociaux, comme pour justifier ses dernières créations, exclusivement redevables à l’art IA. À travers ses deux collections NFT, Life in West America et Reworld, deux séries qui racontent une Amérique alternative, cet artiste finlandais casse effectivement la baraque du pouvoir narratif de l’IA générative. En résulte une interprétation bizarre, intrigante et fraîche d’images pourtant déjà à de multiples reprises. Pour l’artiste, il s’agit avant tout d’« un road trip vu à travers les yeux des algorithmes». Notons que ses œuvres devraient être exposées au prochain Paris Photo Fair en novembre 2023.
Jenni Pasanen
Jenni Pasanen, actuellement exposée sur la plateforme NFT de la Kate Voss Galerie, aime à déclarer que sa machine est sa muse. À raison : avant d’arriver aux GAN, l’artiste finlandaise s’est effectivement essayée à la 3D, au code et à l’animation, avant de se dédier entièrement à l’art IA. Armée de ArtBreeder (une plateforme d’IA générative) et de Photoshop, Jenni Pasanen crée ainsi des peintures numériques aux couleurs et aux formes troubles nous entraînant dans des imaginaires oniriques où les images deviennent émotions. Dans la série Metamorphe composée aux côtés du photographe Reuben Wu, elle imagine un monde post-apocalyptique où les paysages, libérés du joug humain, ne cessent de se métamorphoser. De l’art génératif, donc, mais qui n’hésite à puiser du côté des Impressionnistes.
Irina Angles et Dr Formalyst
La danse IA, vous connaissez ? Non ? Pas étonnant, la discipline n’existe pas vraiment, même si les deux artistes Irina Angles et Dr Formalyst sont en train d’en dessiner les contours. D’un côté, il y a donc Irina Angles, une danseuse et chorégraphe ukrainienne, désormais basée à Paris, fascinée par les formes que le corps peut créer dans l’espace. De l’autre, l’artiste visuel Dr Formalyst, aux côtés de qui Irina Angels explore les liens entre mouvements physiques et art digital. Le résultat, illustré dans la série de vidéos IA Almost Human, est assez perturbant et évoque les corps aux jambes infinis de l’artiste surréaliste Hans Bellmer, de même que les explorations chorégraphiques d’Isadora Duncan.