Et si les rêves n’étaient en réalité que le produit de formules mathématiques ? C’est là la grande question à laquelle tente de répondre le studio italien.
Qui ne s’est jamais réveillé en sursaut, complètement fasciné par ce qu’avait produit son cerveau durant la nuit, quitte à se dire, l’air convaincu : « il faudrait en faire un film ! ». Grâce au studio fuse*, découvert à Scopitone l’année dernière, c’est désormais possible. Présentée au Pozu Santa Bárbara, ancien puit minier de Mieres (Espagne) devenu centre d’art contemporain dans le cadre du LEV Festival, l’œuvre Onirica () du studio italien s’intéresse à notre subconscient en reliant les algorithmes, les mathématiques et les technologies aux manifestations les plus oniriques de l’expérience humaine. Ou quand les maths rencontrent les rêves.
Scénario de rêves
Pour donner vie à ce projet hors-normes, le studio mise sur l’expérience collective, invitant des volontaires à dormir… et surtout à rêver. « Les rêves sont des expériences qui unissent et fascinent l’humanité depuis ses origines », rappellent à ce titre les fondateurs de fuse*, Luca Camellini et Mattia Carretti. Au total, les Italiens se sont constitués une base de données de pas moins de 28 748 songes, dont certains sont aujourd’hui exposés au Nord de l’Espagne dans une série de courts métrages décortiquant le processus de rêverie dans un ensemble à la frontière entre art surréaliste et étude scientifique.
En se basant sur les différentes phases REM et NREM, ainsi que sur la cadence des rêves produits, les artistes ont mis au point un système d’apprentissage automatique générant artificiellement les séquences visuelles. Entre résulte ainsi une collaboration étroite entre l’humain et IA qui permet un rendu cinématographique complètement hallucinatoire, complété par une série d’impressions sur plexiglas et un écran interactif où les visiteurs sont invités à explorer plus en profondeur les « banques de rêves » sur lesquelles s’est basé le studio fuse*. Du grand art, qui va bien au-delà de la promesse faite par ce titre – Onirica () – quelque peu cryptique et frimeur.