Pourquoi voir de l’art devrait-il signifier s’enfermer dans un musée ? Alors que l’été bat son plein, les œuvres sortent de leur white cube et s’installent dans la rue, permettant ainsi aux amateurs de profiter du beau temps tout en voyant de belles choses ! Petit tour d’horizon.
Glass Box et Mind Fields, cathédrale Saint-Étienne – Festival Constellations de Metz
Incontournables, les deux œuvres de vidéo mapping de Filip Roca et Zarko Komar et du collectif Antaless Visual Design constituent le cœur du Festival Constellations, à Metz. Différents mais complémentaires, les deux temps de projections jouent avec le patrimoine et créent des dialogues avec les formes contemporaines. Une prouesse technique qui permet à la cathédrale la plus vitrée de France de se faire une place au panthéon de l’architecture du XXIe siècle.
La ville qui n’existait pas – Un été au Havre
Signé Grégory Chatonsky, le projet de La ville qui n’existait pas se découvre en trois actes. Le premier met en scène 25 impressions numériques géantes générées grâce à l’IA et placardées sur différentes façades de bâtiments sociaux Alcéane, établis dans plusieurs quartiers du Havre. Un projet d’art urbain qui a donné une vie à un deuxième temps : la mise en volume de ces espaces fictifs. Aux quatre coins de la ville, des petits monts violets se découvrent, faisant le lien avec le premier épisode et le troisième, une exposition dans le le MuMa.
Mulan, Chinese Theatre Works – Time Square, New York
Si le grand boulevard new-yorkais est souvent pensé comme un temple de la publicité diffusée sur grand écran, cet été, il se transforme en véritable musée à ciel ouvert. Imaginé par Chun Hua Catherine Dong, Mulan réinvente l’identité de l’héroïne folklorique éponyme pour créer un monde aquatique imaginaire en 3D. Un véritable hommage à l’opéra de Pékin et aux légendes chinoises qui se découvre aujourd’hui à travers un point de vue féministe. Jouant avec le genre pour sauver sa famille, Mulan est ici érigée en emblème de la fluidité des genres.
Flux marins & Digital Abysses – Château d’If
Connu pour être la prison du Comte de Monte Cristo, cet été, le Château d’If se débarrasse de tous ses attributs effrayants pour revêtir des couleurs pop grâce aux motifs psychédéliques générés par logiciel informatique. Signée Miguel Chevalier, cette création haute en couleur évoquent les cartes topographiques des fonds marins et nous invite à pénétrer dans l’ancien pénitencier pour découvrir l’exposition Digital Abysses, où l’artiste alterne entre cabinet de curiosité présentant des sculptures réalisées par impression 3D en résine et installation numérique interactive immergeant le spectateur dans une grande bulle d’eau virtuelle.
Célébration des 80 ans de la Libération, Hôtel de Ville de Beauvais – Vidéo Mapping Festival
Créé en 2018, le Video Mapping Festival revient en 2024 pour une 7e édition dans toute la région Hauts-de-France. Après s’être ouvert en avril à Lille, l’événement fait un arrêt à Beauvais fin août pour célébrer l’anniversaire de la Libération française sur la façade de l’Hôtel de Ville grâce à une projection narrative haute en couleur d’un artiste dont le nom reste encore inconnu à ce jour.