Avec l’œuvre générative above/beneath all & all above/beneath, Marcelo Soria-Rodríguez donne corps à l’invisible : celui de la maladie, du soin et du lien. Entre rigueur algorithmique et esthétique glitch, son travail ancre le numérique dans le sensible.
Ce n’est qu’un flux, un battement. Un frisson de formes abstraites en perpétuelle mutation. Pourtant, dans l’apparente simplicité visuelle de above/beneath all & all above/beneath se joue quelque chose d’essentiel, qui touche à la condition humaine, à la mémoire corporelle, au vertige d’être.
Depuis l’Espace, Marcelo Soria-Rodríguez, artiste et businessman spécialisé dans les nouvelles technologies, signe ici une œuvre générative dans laquelle des figures stylisées, presque humaines, se déplacent dans un espace fluide et luminescent. Chacune d’entre elles est une entité à part entière, pourtant en recherche permanente d’interaction avec les autres. Ensemble, elles gravitent, hésitent, se soutiennent, dans un incessant ballet algorithmique qui n’a rien de décoratif. En effet, avec cette oeuvre, Marcelo Soria-Rodríguez évoque les effets physiques et sociaux de la maladie de Parkinson, dont il est lui-même est atteint.
La tendresse de l’algorithme
« Je voulais souligner que, quelle que soit votre maladie, vous avez droit à une existence humaine pleine et entière. Quelle que soit la dégradation de vos facultés cognitives, vous restez une personne qui mérite le respect », explique-t-il dans un entretien avec Right Click Save. À l’opposé d’une esthétique du contrôle, Marcelo choisit la fragilité, le bruit, le trouble. Il inscrit l’imperfection au cœur du processus génératif. Comme une manière de célébrer l’erreur, qui ne serait pas un défaut, mais une modalité de la vie. Conçue pour Cure³, une initiative caritative au profit de la recherche sur Parkinson, above/beneath all & all above/beneath va au-delà du mécénat artistique ; c’est une caisse de résonance au sein de laquelle la maladie n’est plus une absence mais une transformation, une modulation du sensible. Le pixel devient témoignage. Le glitch devient récit. Et l’algorithme, lui, se pare de tendresse.