Être artiste, c’est permettre la rencontre avec une œuvre, une pensée, un thème, une esthétique. Pour ce faire, il faut d’abord, du côté de l’artiste en question, s’être fait reconnaître. C’est l’objectif de « Premier contact », série de mini-portraits pensés comme des speed-meeting, des premiers points d’accroche avec de jeunes artistes et leurs univers si singuliers. Cette fois, Fisheye Immersive s’intéresse à Alida Sun, artiste pluridisciplinaire basée à Berlin et obsédée par les potentialités du code.
Un élément biographique
Peu d’informations sont disponibles autour du parcours d’Alida Sun, qui se terre derrière une présence en ligne très discrète, laissant parler ses œuvres pour elle. À peine sait-on qu’elle est installée à Berlin, tout en ayant un point de chute à New York, et qu’elle ne se destinait pas forcément à être artiste, bien qu’elle ait toujours été attirée par ce milieu. Créative dès son plus âge (que l’on ne connaît pas), Alida Sun se souvient de ses dessins, de ses textes et de ses jeux pour enfants en ligne, avant que ses études de design industriel, réalisées dans une école de la fondation Bauhaus, ne décuple son appétence pour la création.
Considérée comme la première artiste de l’histoire à concilier art génératif, installations à grande échelle, technologie blockchain et performances live, l’insaisissable Alida Sun est aujourd’hui connue pour sa grande productivité, elle qui a codé plus de 1 604 œuvres d’art numériques depuis qu’elle a entrepris, il y a près de cinq ans, de créer une nouvelle œuvre d’art générative par jour.
Une œuvre
Disponible sur SuperRare, Sonnen sinn spektrum est une exploration générative sensuelle de la dynamique des fluides, de l’énergie solaire et des rituels chamaniques de guérison, le tout à l’ère des algorithmes. « Ces éléments sont tous des facteurs importants pour développer des perspectives plus intégrées sur la vie, explique l’artiste à propos de son œuvre. Ils m’aident à mieux comprendre le monde et à y vivre. Je ne sais pas exactement quel est mon rapport à la guérison, et je ne me considère pas comme une guérisseuse moi-même. Je considère simplement que c’est une pratique nécessaire ». Un pont entre science, mysticisme et technologie qui prend la forme d’une composition aux couleurs chatoyantes ondulant au rythme des lignes de codes.
Inspirée à la fois des mondes physiques et numériques, cette enquête générative sur les phénomènes naturels a tout d’une poésie, et traduit techniquement une atmosphère, une aura, une matière sensible que l’on aurait difficilement pu imaginer sortir d’un ordinateur.
Un haut fait d’armes
Alida Sun est non seulement une artiste reconnue, ayant notamment exposé à la Biennale de Venise, au Centre d’art contemporain de l’UCCA, à Ars Electronica et dans des festivals audiovisuels expérimentaux du monde entier, mais elle est aussi célèbre pour ses Glitch Crystal Monsters, disponibles sur Art Blocks. Synthèse de 777 jours de création artistique générative, cette collection « canalise ces phénomènes spéculatifs pour mettre en évidence les possibilités fluides et transformatrices de structures perçues comme rigides et immuables », selon les mots de l’artiste. Cette série, qui compte parmi les plus anciennes de la plateforme, est également la première d’Alida Sun à être disponible en NFT, ce qui tend à prouver l’attrait toujours plus grand de cette dernière pour la blockchain.