À l’occasion de la sortie NFT de l’œuvre emblématique ZENTRUM de Herbert W. Franke, retour sur le parcours de ce pionnier du crypto-art.
Visionnaire. S’il y a bien un mot pour définir Herbert W. Franke, c’est sans aucun doute celui-ci. Né à Vienne en 1927, Herbert W. Franke se tourne rapidement vers les sciences, et étudie la physique, les mathématiques, la chimie, la psychologie et la philosophie à l’Université de Vienne. En 1950, il obtient un doctorat en physique théorique sur l’optique électronique, et consacre la décennie suivante à l’écriture. Auteur de science-fiction reconnu, il s’illustre également en parallèle dans les domaines de la futurologie, de la spéléologie, de l’infographie et, bien évidemment, des arts numériques – bien que personne n’en parle encore en ces termes-là.
De l’art génératif aux NFTs
Développée en 1982 à partir de Basic sur un Apple II, l’œuvre ZENTRUM est probablement l’une des plus représentatives de son approche : soit une animation abstraite infinie combinant des éléments structurés avec des codes aléatoires, et générant ainsi systématiquement des formes uniques. C’est dire si ZENTRUM est une œuvre majeure de l’art informatique, à tel point que Herbert W. Franke a cherché ces dernières années à lui offrir une seconde vie, à l’inscrire au sein de la création artistique actuelle. Comment ? En travaillant sur une transition de ZENTRUM vers la blockchain.
Décédé en 2022, c’est donc son épouse, Suzanne Päch, qui a repris le flambeau et fait du rêve de son mari une réalité. En collaboration avec Aaron Penne, directeur de l’ingénierie chez Art Blocks, ZENTRUM est ainsi devenu un NFT, faisant ainsi entrer le travail de Herbert W. Franke dans l’ère moderne.
Il y a quelques jours, organisée sur la plateforme néerlandaise proof.xyz, une vente aux enchères exponentielle permettait d’ailleurs à quiconque d’acquérir quelques 200 NFT de ZENTRUM. Quant à celles et ceux qui n’ont pas pu s’y rendre, il est toujours temps de se plonger dans la carrière d’un homme dont on compare les écrits à Philip K.Dick, et à qui l’on doit la création en 1979 d’un festival d’art numérique aujourd’hui de première importance : Ars Electronica.