Du 3 au 19 avril 2025, la Galerie Data présente l’exposition collective Syntax Error réunissant des artistes explorant les confins du langage visuel afin d’en déconstruire les structures et révéler de nouvelles formes.
À la Galerie Data, située dans le 11e arrondissement parisien, les mots tombent, les symboles s’entrechoquent et les lignes de code deviennent images. Traçant les contours d’un territoire où le langage vacille, se déconstruit pour renaître sous une forme neuve, Syntax Error propose jusqu’au 19 avril une nouvelle forme de communication.
Réunissant les artistes Daturascore, loackme, Spøgelsesmaskinen et Mark Webster, l’évènement interroge la syntaxe comme un point de rupture, qui se transforme en une faille fertile à partir de laquelle la matière visuelle s’émancipe. L’erreur – celle du code, mais aussi celle du sens – se meut alors en un terrain de jeu, un espace d’exploration où la communication ne passe plus seulement par les mots, mais par la sensation, l’image, le mouvement.
La liberté du langage
Au cœur de cette expérience, Spøgelsesmaskinen érige des tours de Babel numériques sur des écrans LED, tandis que des phrases étranges et abstraites s’élèvent pour former des architectures de pixels. L’idée ? Évoquer une langue oubliée, ou tout simplement à inventer. À quelques pas de là, Mark Webster dissèque la typographie dans sa série Language is Broken et donne vie aux lettres – désormais libres de se fragmenter, se décaler ou de se réorganiser- en injectant notamment du hasard dans des outils de génération graphique. En résulte alors une véritable musique visuelle née d’un bug poétique.
De son côté, Loackme mène une vraie bataille algorithmique pour créer des compositions chaotiques, où le hasard génère des formes fractales, presque organiques, dans l’idée de mettre en scène un langage en constante mutation. Enfin, Daturascore fait parler l’espace via des GIFs monochromes et dansants dont les mouvements évoquent des structures architecturales en perpétuelle évolution. À l’évidence, ses Architronics semblent respirer, se transformer, comme si les bâtiments pensaient et communiquaient entre eux, étaient capables de se souvenir. Le mouvement devient alors syntaxe, l’animation, une grammaire en noir et blanc.