Pour sa première exposition personnelle à la Galerie Julie Caredda, Axis Mundi, Hermine Bourdin se transforme en une Vénus paléolithique et tente de saisir toute l’essence de la féminité en associant sources préhistoriques et technologies digitales. Un travail à mi-chemin entre photographie, performances et art numérique à découvrir jusqu’au 7 octobre.
« Mon travail est une ode à toutes les femmes que je considère comme des reines de notre monde, les protectrices de l’humanité ». C’est en ces mots que la sculptrice Hermine Bourdin définit sa pratique, éminemment féministe. Pas étonnant, dès lors, d’observer la Française se tourner vers les silhouettes curvilignes des statuettes de la fertilité paléolithiques et néolithiques pour constituer son corpus à l’occasion d’Axis Mundi, son premier solo show à la Galerie Julie Caredda.
Organisée autour d’une grande sculpture de déesse suspendue entre deux colonnes censées incarner le concept d’un « axe du monde » unissant le sacré et le profane, l’exposition comprend également quatre œuvres numériques générées à partir d’une intelligence artificielle.
La déesse 2.0
Intitulée « Goddess Embodiment », cette série numérique a effectivement été créée en alimentant un modèle d’IA avec un ensemble d’images des sculptures et de photos de performances durant lesquelles Hermine Bourdin incarnait une déesse au milieu des ruines de temples maltais vieux de 7 000 ans. Grâce à cette méthode (la « méthode Blend »), l’artiste souligne les synergies entre la créativité que l’Homme exploite depuis la nuit des temps, et l’intelligence artificielle, source illimitée de possibilités. La déesse prend ainsi une nouvelle dimension, son caractère immatériel soulignant encore davantage son statut d’icône de dévotion.
À noter que les œuvres, mintées le 7 septembre dernier sur la blockchain Tezos, sont également visibles sur la plateforme OBJKT. Accessibles en XTZ (Tez’), elles peuvent également être achetées en euros à la galerie qui s’engage à former les collectionneurs dans l’acquisition de leur pièce numérique.