Biennale des arts numériques : une 7ème édition placée sous le signe de l’illusion

25 mai 2024   •  
Écrit par Zoé Terouinard
Biennale des arts numériques : une 7ème édition placée sous le signe de l'illusion
©Jean-François Mayrand

Deepfake, IA, métavers… Depuis Montréal, le plus grand événement consacré à l’art contemporain numérique d’Amérique du Nord s’intéresse à la frontière entre réel et irréel, que le numérique a définitivement rendu obsolète.

Lancée en 2012, la Biennale internationale des arts numériques fait enfin son grand retour à Montréal ! Créée par ELEKTRA, cette grande manifestation rassemble plus de trente artistes internationaux sous le commissariat du compositeur de musique électronique et fondateur de la BIAN, Alain Thibault. « En cette ère post-factuelle, la prolifération des technologies numériques de communication et maintenant de l’utilisation des outils issus de l’intelligence artificielle (IA), contribue grandement à la désinformation et secoue les actualités de 2024 », souligne le commissaire montréalais, rencontré dans le cadre de notre reportage spécial Québec à retrouver dans le premier numéro de Fisheye Immersive La Revue.

Pour cette 7ème édition, le mot d’ordre a été donné : puisque le quotidien est de plus en plus factice, puisque la science-fiction l’emporte sur le réel et que les nouvelles technologies permettent à quiconque de diffuser une part de son imaginaire, de tendre vers cette artificialité actuellement questionnée au Grand Palais Immersif, il sera question cette année de l’illusion. Un thème qui, à en croire Alain Thibault, permet à la biennale d’être « encore une fois, un reflet sur nos sociétés de plus en plus enveloppées et infiltrées par le numérique ».

Multi-écran HD, installation vidéo, 5’30 ©Adad Hannah

Des illusions, désillusions ?

Tantôt critiques, tantôt rêveuses, les œuvres de l’exposition ILLUSION font écho à cette problématique de la perception du vrai et du faux, « tout en abordant le domaine de la fiction spéculative ». Star de l’événement, l’IA sera bien entendu déclinée sous toutes ses formes, que ce soit dans des installations dénonçant l’implication de la Silicon Valley dans le virtuel ou pour mettre en lumière le caractère de moins en moins palpable de l’éphémérité même de la vie humaine. Loin de perdre leur sens des réalités, artistes locaux (Chun Hua Catherine Dong, Louis-Philippe Rondeau, Cinzia Campolese, Timothy Thomasson, Nicolas Baier, Oli Sorenson) et internationaux (Collectif Obvious, Robbie Cooper, Kurt d‘Haeseleer) profitent de cette opportunité pour s’inscrire dans un monde en pleine mutation, où chaque œuvre est juste une illusion, à peine une sensation.

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