Présentée en marge de la Mostra de Venise, du 30 août au 9 septembre, dans sa sélection immersive, l’expérience Gaudí, l’atelier du divin vient défaire un cliché : celui consistant à dire que les nouvelles technologies, telles que la VR, nous isolent forcément les uns des autres.
« On ne voulait pas d’une expérience VR en solo. » Ces mots sont ceux par lesquels Vincent Guttman, directeur de Small Creative, introduit la nouvelle production fraîchement livrée par son studio : Gaudí, l’atelier du divin. Étirée sur seize minutes, l’expérience nous plonge dans une capsule spatio-temporelle qui retrace l’univers et la pensée du célèbre architecte Antoni Gaudí (1852-1926), offrant au passage un éclairage unique et singulier de son chef-d’oeuvre, la Sagrada Familia, physiquement édifiée à Barcelone.
Quand la VR a le sens des réalités
Si Gaudí, l’atelier du divin s’intéresse tant à la basilique moderniste, c’est en grande partie parce qu’elle reste inachevée, Antoni Gaudí étant mort avant d’avoir fini de concrétiser ses rêves architecturaux les plus fous. Au fil des années, différents artistes ont été appelés en renfort pour finaliser les travaux, à commencer par Joan Vila-Grau, dont les vitraux réalisés pour l’abside sont inspirés par le mantra du grand maître : « la Gloire, c’est la lumière, la lumière donne la joie, la joie c’est l’allégresse de l’esprit ». La force de l’expérience Gaudí, l’atelier du divin est ainsi de matérialiser grâce à la VR des éléments des plans dessinés par l’architecte qui n’ont pu, dans la vraie vie, voir le jour… Cela tout en conservant l’esprit « rassembleur » cher à Gaudí, souligne Vincent Guttman.
Faire vibrer à l’unisson
Si la Sagrada Familia a une dimension mystique, elle est surtout comme n’importe quel édifice du genre, destinée à unir les humains entre eux, puis au grand Tout du divin. Aux yeux de Vincent Guttman, il y a bien des manières de soigner cette dimension collective. Avec la VR, bien sûr, mais pas que : Gaudí, l’atelier du divin, c’est important de le préciser, est une production à plusieurs mains et cerveaux, créée entre la France et le Japon. Co-écrite par deux auteurs à l’origine de sa poésie, Stéphane Landowski et Gaël Cabouat, ces derniers ont été amenés à collaborer avec toute une équipe de narrative design.
Autre atout : la visite de l’exposition se fait à plusieurs, en petits groupes de six. « La cible est un public familial, poursuit Vincent Guttman. Tout le monde enlève son casque en même temps et peut partager son ressenti, comme à la fin d’une séance de cinéma en quelque sorte. » Sachant cela, force est de constater que Gaudí, l’atelier du divin redonne vie à l’expérience VR, foncièrement collective et immersive, favorisant l’émergence de sentiments uniques, voués à rapprocher les spectateurs, à inciter ces derniers à interagir entre eux.