Présentée dans la chenille du Centre Pompidou à l’occasion du forum « Biodiversité. Quelle culture pour quel futur ? », l’installation Nature Manifesto de Björk tente de mettre en lumière l’effondrement des écosystèmes et les dangers qui touchent la biodiversité à travers une expérience auditive immersive. Avec plus ou moins de succès.
Du 20 au 24 novembre 2024, le Centre Pompidou s’est associé à l’Office français de la biodiversité pour mettre en lumière les différents enjeux environnementaux et questionner les menaces qui pèsent sur le vivant. C’est dans ce contexte que la chanteuse islandaise Björk, aux côtés du commissaire et co-rédacteur en chef du magazine Purple, Aleph, a été choisie pour proposer une expérience conçue comme « un manifeste post-optimiste sur la nature ».
La chenille s’anime
Ainsi, jusqu’au 9 décembre, le long tube en verre reliant les six étages du musée parisien devient un espace immersif à part entière où la voix de la musicienne lisant le fameux Nature Manifesto se mêle aux bruits de la nature. Entre deux cris d’oiseaux, on entend alors Björk dire, d’un ton solennel, qu’il s’agit d’une urgence, que l’apocalypse a déjà commencé, et que notre manière d’agir est désormais essentielle. Si l’ambiance est d’abord inquiétante, elle se veut nettement plus légère par la suite, le manifeste se transformant en une ode à la biodiversité.
Pensé comme un bout de nature immersif en plein cœur de la vie, l’ensemble peine malheureusement à dépasser l’aspect expérimental, peut-être parce qu’il est justement installé dans un lieu de passage qui laisse peu de place à l’immersion. Pourtant, l’œuvre a tout du projet prometteur, se basant même sur divers logiciels mis à disposition par l’Ircam, dont l’intelligence artificielle, ici utilisée afin de fluidifier certaines actions et transformer certains sons.
Une expérience en deux temps
Bien qu’engagée et intimement contemporaine, la pièce sonore ne séduit malheureusement pas totalement au cœur de l’expérience, mais parvient cependant à nous attraper par son concept et les informations supplémentaires fournies par Aleph sur son compte Instagram. « Dans les veines de l’escalier roulant du musée, connu sous le nom de « chenille », nous avons voulu rappeler aux citoyens la vitalité brute des créatures en voie d’extinction. Mais nous ne voulions pas seulement parler, mais aussi agir, c’est pourquoi nous avons lancé une campagne avec de jeunes écologistes de France et d’Islande, qui sera lancée plus tard. » Un projet qui se vit sur le long terme, donc, et qui se découvre également à la maison (à défaut d’être au musée), en vidéo, le temps d’un clip aux visuels cette fois réellement saisissants.