Pour les besoins de son dernier clip, « 1+1=11 », la DJ et productrice sud-coréenne Peggy Gou fait appel à un collaborateur de choix : l’artiste islando-danois Olafur Eliasson. Lequel y ose même quelques pas de danse entre deux de ses sculptures lumineuses.
Tous les deux installés à Berlin, Olafur Eliasson et Peggy Gou semblent avoir développé une solide amitié ! Assez importante en tout cas pour que les deux discutent ensemble dans le cadre d’une soirée rencontre à la Fondation Beyeler, en Suisse, ou que la musicienne fasse confiance au plasticien pour réaliser le clip de son nouveau morceau « 1+1=11 », extrait de son premier album, I Hear You. Tournée dans le studio allemand d’Olafur Eliasson, 57 ans, la vidéo met en scène ce dernier tout de rose vêtu en train d’exécuter deux-trois pas de breakdance bien sentis aux sons d’une mélodie électronique hédoniste, typique de Peggy Gou.
Évoluant devant une oeuvre qui n’est pas sans rappeler son célèbre Your Uncertain Shadow (Colour), dévoilée en 2010, Olafur Eliasson se déplace dans un spectre de couleurs projeté sur les murs, traverse différents faisceaux de lumières et revit, au passage, une passion adolescente : « J’étais fan de pop, de mouvements robotiques et de boogie électrique, explique-t-il au sujet de cette collaboration. La danse de rue m’a permis d’explorer l’espace de mon corps en relation avec le monde qui m’entoure. J’ai réalisé qu’en bougeant, je pouvais changer l’espace. Je pouvais changer ce que je voyais et ce que je ressentais. Et ces expériences se sont avérées fondamentales pour mon travail artistique ultérieur ».
Une collaboration fusionelle
Si Olafur Eliasson tient à justifier sa démarche, et ainsi mettre en avant un travail d’équipe, c’est parce que « 1+1=11 » vient en quelque sorte sceller une union basée sur de nombreux points communs. L’artiste poursuit : « Parfois, pour communiquer, il suffit de bouger. C’est ce qui s’est passé lorsque j’ai rencontré Peggy pour la première fois. Nous déjeunions ensemble et parlions de nos intérêts communs pour la psychosonique, le rythme et le mouvement. Pour lui montrer les mouvements dont je parlais, je me suis levé dans le restaurant pour danser. J’ai été ravi qu’elle me demande plus tard de danser sur une vidéo (…). En associant la danse – exploration incarnée de l’espace – à des ombres colorées, des lumières et des miroirs, j’ai pu intégrer certains des intérêts clés qui ont longtemps façonné mon art dans un contexte entièrement nouveau. »
Visiblement, Peggy Gou n’a pas uniquement flashé sur les talents de danseurs d’Olafur Eliasson. La Sud-Coréenne, véritable star des platines à l’international, rend également hommage à son travail de plasticien sur la pochette de I Hear You, sur laquelle son visage se confond avec le Psychoacoustic Empathy réalisé en 2023 par le Scandinave. Pensons également au morceau d’ouverture de l’album, « Your Art », où on l’entend réciter une version du poème Your Planet Seen From Within rédigé en 2022 par Eliasson. Assisterions-nous ici à la naissance d’un nouveau duo ?