Sont-elles soeurs ? Ou bien rivales ? Les profanes auront même une fâcheuse tendance à les confondre. Alors, qu’est-ce qui différencie réellement ces deux technologies immersives que sont la réalité virtuelle et la réalité augmentée ?
On les a vu fleurir de façon concomitante au sein des musées, des monuments ou des sites touristiques… Disons-le tout net : oui, entre RA et VR, c’est une histoire de famille. Toutes les deux font bien appel à des technologies semblables, mais selon des directions et des effets qui n’ont rien à voir. Car, c’est un fait : la réalité virtuelle et la réalité augmentée ont chacune leurs (grandes) particularités. En voici trois essentielles.
Moduler la réalité ou s’en isoler ?
Si la RA perturbe tellement nos repères, c’est qu’elle se développe au coeur même de notre perception de la réalité. Elle l’amplifie ou la déforme, y introduit des éléments virtuels comme des avatars, des fenêtres de texte, des objets… En résulte une confusion des plus totales entre mondes matériels et immatériels. Quant à la VR, elle déploie un environnement virtuel totalement artificiel, créé de toute pièce, qui nous coupe du réel. Émancipé des contraintes physiques, le public y explore des espaces-temps imaginaires ouverts à tous les fantasmes.
Les différentes interfaces « intermédiaires »
Le plus souvent, une réalité virtuelle se visite muni d’un casque VR qui nous coupe des sensations visuelles, voire auditives, du « vrai » monde afin de laisser place à d’autres perceptions, générées par l’imagerie de synthèse. À ce procédé, la RA préférera des interfaces un peu moins immersives, comme le smartphone ou des lunettes spéciales, qui font « écran » au réel sans totalement l’occulter. À titre d’exemple, citons le make-up futuriste d’Inès Alpha qui vient métamorphoser notre visage en temps réel dans le reflet d’un miroir connecté.
Des domaines de prédilection
Dans la grande majorité des cas, la VR s’épanouit au sein des domaines du divertissement (industrie du jeu vidéo, simulations…). Dit autrement, elle trouve sa pleine expression au cœur de formes qui affectionnent l’imaginaire, la fiction, l’émergence de réalités parallèles, ou qui ont vocation à nous faire vivre autre chose que le triste quotidien : soit des expériences utopiques ou inaccessibles au commun des mortels, tels un voyage sur la Lune ou un saut virtuel en parachute pour ceux qui ont le vertige… De son côté, on retrouvera plutôt la RA dans des expériences pédagogiques et ludiques. Expositions scientifiques, découverte d’un lieu historique et autres situations venant souligner le principe premier de cette technologie : aider à interagir avec un contexte existant pour mieux le comprendre dans ses détails et ses secrets.
En conclusions, précisons que ces distinctions sont loin d’être indépassables. D’autant qu’une donnée supplémentaire vient complexifier la chose, notamment depuis l’apparition d’une troisième forme de réalité, dite mixte.