À partir du 20 septembre, le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains (Val-d’Oise) accueille Baron Lanteigne, ce jeune et turbulent artiste québécois dont le regard décalé fait des merveilles au sein de l’exposition La Matérialité du virtuel, à découvrir dès le 20 septembre.
Turbulent, l’artiste québécois l’est d’abord à travers la profusion des pratiques auxquelles il recourt : l’électronique, la sculpture, la vidéo, le son… Turbulent, il l’est également par les idées qu’il défend, en rupture avec les représentations courantes. Pour son exposition personnelle au CDA d’Enghien-les-Bains, Baron Lanteigne débarque ainsi en proclamant la « matérialité du virtuel », propos qui sonne à l’oreille comme un oxymore. Heureusement, le Montréalais arrive en France avec des oeuvres pensées pour susciter l’adhésion autour de ce postulat.
Orgie de formes
Ces dernières années, la réputation de Baron Lanteigne s’est taillée au fil de ses infiltrations au sein de diverses cyber-communautés et collaborations virtuelles. Particulièrement suivi, son travail fait notamment partie de collections et événements en ligne tels que The Wrong Biennale, real-fake.org, Electrofringe, SPAMM, Glitch Artist Collective…
Parmi les signes distinctifs de son travail, il y a cette volonté d’ouvrir un passage entre le monde physique et le monde virtuel à travers des formes tridimensionnelles sensuelles, presque palpables. Ces dernières, déployées dans des dispositifs immersifs, évoquent autant l’eau et la peau que des matières pleines de reliefs et d’aspérités.
Au fil du parcours proposé par La matérialité du virtuel, une installation de 16 écrans submerge les sens, et « domine » le visiteur. Une recherche de grandiose ? Peut-être, mais pas uniquement quand on sait que l’exposition est complétée par des œuvres au format plus petit, plus saisissable. Ménagerie d’écrans invite même à se rapprocher, à interagir avec les formes, à comprendre l’intention de Baron Lanteigne : manipuler les consciences pour mieux encourager l’émergence d’une révélation, opérer des interactions afin que l’on comprenne à quel point le digital a aussi une dimension physique… Parviendra-t-il à nous en convaincre ?