Qui n’a jamais rêvé de jeunesse éternelle ? Un fantasme partagé par beaucoup qui prend des accents de réalité lors de l’exposition collective Forever Young : The Dorian Gray Syndrome présentée au MEET du 14 mars au 2 juin.
Organisée par Maria Grazia Mattei, fondatrice et présidente du MEET | Digital Culture Center, et Clément Thibault, directeur des arts visuels et numériques au Cube Garges, l’exposition inaugure le programme du « Milan Longevity Summit – Rewriting Time », conçu et coordonné par Viviana Kasam, qui réunira soixante des chercheurs les plus prestigieux de la scène internationale pour exposer leurs recherches sur la démographie ou sur les possibilités de ralentir le processus de vieillissement. Systématiquement à travers le prisme artistique.
Car oui, le rêve d’une jeunesse éternelle ne se trouve pas que dans une fontaine de jouvence ou dans un laboratoire mal éclairé.
« Forever young… I wanna be forever young ! »
En rassemblant douze artistes émergents de la scène numérique (le travail en réalité augmentée d’Inès Alpha, la pièce immersive de Chris Salter, les portraits d’Ethel Lilienfeld, la réalité virtuelle de Lu Yang ou encore l’œuvre L’immortalità del pensiero de Maura Martino, pensée pour conclure l’exposition), l’évènement propose une véritable réflexion sur la société d’aujourd’hui et de demain, ainsi que sur les différentes possibilités de représentation permises grâce aux nouvelles technologies. Maria Grazia Mattei développe : « Aujourd’hui, nous assistons de plus en plus à une course à « l’embellissement », c’est-à-dire à l’utilisation de technologies et de filtres pour tenter de s’embellir et de se représenter à travers le numérique dans la version que l’on considère comme la meilleure de soi, allant même jusqu’à cacher, retoucher. se soi-même et se transformer ».
Un premier pas vers l’immortalité ? La commissaire poursuit, faisant écho sans le savoir à l’un de nos derniers articles, dédié à la beauté à l’ère numérique. « Le monde numérique est une sorte de miroir trompeur qui reflète une image éternelle de nous-mêmes, toujours jeunes et vitaux (…) Avec l’avènement de l’IA s’est déclenchée une réflexion sur l’au-delà, sur la survie de la personne physique. Après tout, c’est ce que l’homme a toujours essayé de faire avec l’Art, c’est-à-dire créer une œuvre pour devenir immortel ! »
Développé en trois parties, Forever Young aborde en premier lieu la question de l’embellissement numérique et de l’utilisation d’outil afin obtenir une « meilleure version de nous même » ,avant de s’attarder sur le concept d’immortalité pour, enfin, conclure sur le transhumanisme et les notions éthiques et identitaires qui l’accompagnent. Un riche programme, donc, qui fait parfaitement sens avec le sous-titre de l’exposition : The Dorian Gray Syndrome.
- Forever Young : The Dorian Gray Syndrome, du 14 marsau 2 juin, MEET | Digital Culture Center, Milan.