À partir du 28 novembre 2024, la Tate Modern de Londres présente Electric Dreams, une exposition explorant l’émergence de l’art numérique entre les années 1950 et 1990. Historique, l’évènement entend mettre en lumière les travaux pionniers d’une époque où science, créativité et innovation technologique ont tenté de repousser les limites de l’expression artistique.
Conçue comme un voyage dans un laboratoire rétrofuturiste, l’exposition Electric Dreams : Art and Technology Before the Internet invite les visiteurs de la Tate Modern à interagir avec un large corpus d’œuvres d’art vintage, appartenant à une autre époque, certes, mais toujours fonctionnelles. Car oui, on ne le répétera jamais assez : les artistes n’ont pas attendu 2024 pour utiliser des machines et des algorithmes au sein de la création artistique ! De la naissance de l’op art à l’aube de l’ère Internet, les esprits les plus créatifs des décennies passées n’ont cessé d’être inspirés par la technologie, comme en témoigne cet évènement majeur, qui rassemble des œuvres révolutionnaires, piochées dans le catalogue d’un large éventail d’artistes internationaux, soucieux de se frotter aux innovations technologiques et scientifiques.
L’innovation technologique au coeur de l’histoire de l’art
Des environnements psychédéliques des années 1950 et 1960 construits à l’aide de principes mathématiques aux artistes radicaux des années 1970 et 1980 utilisant des robots pour créer leurs œuvres, en passant par différents exemples d’art cinétique, Electric Dreams : Art and Technology Before the Internet retrace plus un demi-siècle d’expérimentation, rythmé par les œuvres d’artistes essentiels : Rebecca Allen, Eduardo Kac, Vera Molnár, Manfred Mohr, Nam June Paik ou encore Heinz Mack, dont le film Tele-Mack, tourné en 1968 dans le Sahara, cristallise l’ensemble de la pratique du plasticien allemand, entre happening, photographie documentaire et innovation audiovisuelle.
Grâce à un parcours immersif, les visiteurs sont également invités ici à découvrir la manière dont ces artistes ont exploré des concepts complexes comme la perception, l’automatisation et les premiers pas de l’intelligence artificielle.
Parmi les œuvres à ne pas manquer, notons aussi la présence de la Light Room (Jena) d’Otto Piene , qui enveloppe le spectateur dans un « ballet » de lumière ininterrompu, l’extraordinaire appareil mécanique artisanal du britanno-canadien Brion Gysin, Dreamachine no.9, véritable invitation à un voyage kaléidoscopique, ou encore les peintures cinétiques de Samia Halaby programmées sur un Amiga.
Outre son approche historique, l’exposition britannique est à prendre comme une opportunité : celle de poser une réflexion captivante sur la place de la technologie au sein de la création contemporaine, et donc de permettre à quiconque de tisser d’évidents liens entre les enjeux de l’époque et les défis et potentialités de la création au 21e siècle.
- Electric Dreams : Art and Technology Before the Internet, du 28.11.24 au 01.06.25, Tate Modern, Londres.