All Crescendo, No Reward, l’exposition en cours à la Collection Zabludowicz de Londres offre une réflexion sur la vie, la mort et tout ce qui s’y passe au milieu. Sans parvenir toutefois à convaincre totalement.
Un tout petit bébé, adorable, qui grandit. Vite, beaucoup. Jusqu’à atteindre une dimension hors norme sur les murs de la Collection Zabludowicz. Il découvre le monde, chante, danse, joue avec des armes, construit et détruit. Cette projection laser signée Matt Copson soulève alors une question : l’homme moderne ne serait-il finalement rien d’autre qu’un gros bébé, capricieux et narcissique, voué à consommer et à anéantir son environnement ?
Tout, dans cet espace dépouillé londonien, nous renvoie au consumérisme et au capitalisme comme fondements de notre identité. Un constat assez triste renforcé par le chariot rempli de déchets d’Ida Ekblad, le pneu abandonné de Mike Nelson ou la sculpture d’ordinateurs portables de Walead Beshty – on a connu plus subtil comme prise de position…
Identité en crise
Organisée autour de la notion de boucle, visible jusqu’au 17 décembre, All Crescendo, No Reward tente de créer un flux, une sensation de circulation entre les images et les idées ressenties à travers l’exposition. La métamorphose comme destin sans fin de l’homme est traitée dans la vidéo de l’artiste autrichien Oliver Laric, qui reproduit au passage des canons antiques en résine, remodelant le passé et tentant, tant bien que mal, de l’insérer dans le présent.
Un peu plus loin, l’Américaine Frances Stark questionne la manière dont nous formons notre identité à travers (et avec) la vie et la voix des autres, au sein d’une œuvre qui est peut-être la seule véritablement censée d’une exposition qui laisse malheureusement perplexe quant au dialogue qu’elle tente d’instaurer entre la technologie et l’art. Autant dire que si vous ne savez pas qui vous êtes, All Crescendo, No Reward, sorte d’exposition pop-art sous Prozac, dont n’est pas sûr de voir l’intérêt intellectuel, n’est peut-être pas le meilleur endroit où trouver la réponse.