Découvert lors de la dernière édition de Chroniques – la Biennale des Imaginaires Numériques, Josep Poblet est un véritable touche-à-tout qui, depuis la Catalogne, met en scène la lumière dans des installations, si ce n’est uniques, du moins ésotériques. Portrait.
Donner vie à chacune de ses passions, Josep Poblet le fait depuis toujours. Passé d’étudiant en économie à étudiant en musique, de designer à artisan, l’Espagnol s’épanouit aujourd’hui en tant qu’artiste complexe, à la pratique multiple, située au carrefour de nombreuses influences. « Je me souviens de mon enfance, lorsque je construisais de petits ascenseurs avec des moteurs électriques, des pièges géants à lapins et un système de corde complexe pour ouvrir et fermer la porte de ma chambre alors que j’étais allongé sur mon lit. Cela échouait systématiquement. Mais c’était agréable. C’est ce que je continue de faire aujourd’hui ». Seule différence : Josep Poblet n’échoue plus, et ses petites inventions visent désormais moins à raccourcir les temps de trajet qu’à explorer l’architecture et la lumière. Souvent les deux en même temps.
Et la lumière fut
Présentée à Aix-en-Provence, lors de la Biennale CHRONIQUES, l’installation Lux Domus – commandée par le festival de lumière Llum BCN 2024 – tire son nom du latin « domus », désignant l’espace domestique, le foyer. L’occasion pour le plasticien d’aborder la lumière sous un nouveau prisme, celui de la matérialité. Habituellement si fugace, elle devient ici presque palpable grâce au traitement de Josep Poblet, qui crée une véritable architecture de lumière conçue pour être un refuge, un appel au calme, un havre de paix encourageant des promenades oniriques grâce à des allées délimitées par des systèmes éclairés.
Composée de structures cinétiques faites de panneaux réfléchissant une lueur centrale, l’installation bouge ainsi au rythme de nos pas, évolue et s’amuse des nuances des nombreux faisceaux qui s’en dégagent. Pour l’artiste, cette balade contemplative « rappelle un concept que nous oublions souvent : l’essence de tout espace réside dans l’interaction des éléments qui le définissent ». Les murs, la lumière, la spiritualité… Et nous.
- Biennale des Imaginaires Numériques, jusqu’au 19 janvier 2025, Marseille, Istres, Avignon, Aix-en-Provence, Arles.