Pour célébrer son 75eme anniversaire, le Musée d’art de Pully voit les choses en grand et invite ses publics à découvrir une série d’œuvres immersives inédites, toutes rassemblées jusque mi-juin au sein d’une exposition au titre éloquent , Vivre l’œuvre : voyage aux frontières de l’art immersif contemporain.
Quand il s’agit d’art immersif, difficile pour la Suisse d’être neutre. Après le MCBA de Lausanne et son exposition Immersion. Les origines: 1949-1969, le Musée d’art de Pully, lui, se concentre sur les réinterprétations immersives de l’art contemporain. Témoin de l’arrivée fulgurante des nouvelles technologies dans les domaines artistiques, l’institution culturelle helvétique décide de les embrasser en imaginant Vivre l’oeuvre, une exposition immersive collective engageant le public dans un véritable voyage sensoriel, interrogeant au passage la perception traditionnelle de l’œuvre.
« La réception de l’œuvre n’est plus régie par la dichotomie objet-sujet, mais par une spatialité aux marges de l’art et de la réalité, modelée par les perceptions du visiteur. Cette théâtralité crée une expérience sensible dont le public devient le protagoniste », explique Victoria Mühlig, conservatrice au Musée d’art de Pully et commissaire de l’exposition.
Plonger dans l’œuvre… ou non !
Pour permettre aux visiteurs de Pully de vivre une nouvelle expérience sensible, le Musée a fait appel à de grands noms de l’art contemporain pour imaginer des installations inédites aux identités bien diverses. Utilisant la réalité virtuelle ou non, narratives ou abstraites, réalistes ou fantasques, les onze pièces présentées dans onze salles différentes et signées Leandro Erlich, Jan Kounen, Mélanie Courtinat (The Siren, toujours bercée de références médiévales et d’emprunts aux codes vidéoludiques) ou encore Augustin Rebetez permettent aux public de redécouvrir l’art, d’en être acteur. Ou, en résumé, de « vivre l’œuvre ».
Certains artistes, eux, jouent la carte de la performance pour que le spectateur devienne, à son tour, artiste. C’est notamment le cas de Byungseo Yoo qui propose aux publics de participer à un atelier de découverte des techniques liées à la fermentation, tel que la fabrication de kombucha ou de kimchi, ou de Beni Bischof qui met à disposition une Rage room, histoire de se défouler les nerfs. Qui a dit qu’il fallait forcément un casque VR pour être immersif ?
- Vivre l’œuvre : voyage aux frontières de l’art immersif contemporain, jusqu’au 16 juin 2024, Musée d’art de Pully, Suisse.