L’heure est à la rétrospective ! À l’approche de la nouvelle année, Fisheye Immersive regarde dans le rétroviseur et revient sur ces expositions numériques qui ont secoué, ému ou tenté d’enclencher une réflexion.
Avant l’orage – Bourse de Commerce
Du 8 février au 11 septembre, cette exposition coup de poing de la Bourse du Commerce a rassemblé une pléiade d’artistes soucieux d’alerter au sujet du dérèglement climatique. Danh Vo, Hicham Berrada, Diana Thater ou encore Tacita Dean se sont ainsi rassemblés dans une scénographie immersive afin de dévoiler des œuvres au rythme d’une pièce sonore de Dominique Gonzalez-Foerster, qui rejoue inlassablement le bruit de la pluie. Au sein d’un même espace, les projections de Jonathas de Andrade flirtent ainsi avec les toiles de Frank Bowling et les prises de vues de performances de Judy Chicago, formant un ensemble éclectique à même de rappeler l’essentiel : peu importe la pratique, le combat commun de l’écologie rassemble de nombreux artistes, numériques ou non.
Palais Augmenté 3 – Grand Palais Éphémère
Que se passe-t-il lorsque Fisheye et la Rmn–Grand Palais s’associent ? Cela donne le Palais Augmenté, un festival numérique qui a signé sa troisième édition cette année. Liu Bolin, Tobias Gremmler, Lu Yang et Salomé Chatriot, entre autres, se sont alors rassemblés sous la structure éphémère du Grand Palais pour y présenter leur représentation de l’avatar, indéniablement l’un des thèmes de l’année. Durant trois jours, du 23 au 25 juin, le public a ainsi pu découvrir ces grands noms via un parcours d’œuvres inédites en réalité augmentée (accessible depuis les Smartphones des visiteurs), complété par des expériences interactives et une agora publique évoquant différentes thématiques en lien avec la création numérique.
Worldbuilding – Centre Pompidou-Metz
Le jeu vidéo au musée ? Une idée pas si farfelue si l’on en croit les nombreux visiteurs qu’a attiré l’exposition Worldbuilding : jeux vidéo et art à l’ère digitale, étirée jusqu’au 15 janvier prochain. Du loisir de masse à l’objet d’art, le jeu s’est avéré être un vrai support de création, développant des réalités alternatives construites dans des esthétiques diverses. Un médium décliné ici par trente artistes (Sara Sadik, LaTurbo Avedon, Theo Triantafyllidis, Jakob Kudsk Steensen, etc.) qui s’emparent du sujet pour avancer différentes critiques politiques, sociales et économiques. Car, loin d’être un simple divertissement, le jeu vidéo permet aussi de questionner notre monde… Un peu comme l’art, finalement !
Je est un autre – CENTQUATRE
Cette cinquième édition de la Biennale Némo s’est attardé sur la notion d’identité, rendant un hommage sensible au poète Arthur Rimbaud qui questionnait déjà son rapport à lui-même et aux autres. Déployé entre le CENTQUATRE et vingt institutions franciliennes depuis le 30 septembre, l’événement s’est penché sur ce que signifie être soi à l’ère des avatars, du catfishing ou du métavers. Véritable théâtre de ce qui se fait de mieux dans l’art numérique, Je est un autre a alterné sculptures cinétiques, œuvres immersives, projections vidéo et installations conceptuelles afin de balayer l’ensemble de la création digitale et asseoir définitivement son statut de rendez-vous incontournable.
ISEA 2023 – Le Tetris
Événement majeur de l’art numérique en France, ISEA se déploie chaque année dans plus de 50 lieux culturels français. Et en 2023, du 14 au 24 juin, c’est au Tetris que nous nous sommes rués pour découvrir deux œuvres : Tobia de David Porta et Yanto d’Iris Qu Xiaoyu, Marc Lee et Shervin Saremi. Alors que la première explorait la thématique des échanges entre hommes et machines, imaginant au passage des alternatives à ces interactions, la seconde, elle, nous a invité dans un fantastique voyage numérique au cœur de l’océan où le visiteur était invité à rencontrer la faune marine. Une salle, deux ambiances.