Que ce soit à Paris, à Nice, en Suisse ou sur le métavers, l’art numérique se découvre lui aussi dans des espaces jusqu’alors majoritairement dédiés à la peinture, à la sculpture ou aux installations : les galeries. Une mini révolution nécessaire, tant elle permet aux artistes du Web3 de montrer l’étendu de leurs talents, et de charmer des collectionneurs toujours à l’affût de nouveauté. Petit tour d’horizon de ces lieux qui comptent dans la promotion de l’art digital.
Galerie Charlot
Fondée en 2010 par Valérie Hasson-Benillouche, récompensée cette année du Prix Samuel de Champlain, la Galerie Charlot s’est toujours intéressée aux nouvelles formes d’art et à la mise en lumière de celles-ci. Pas étonnant, donc, de voir l’établissement du Marais, à Paris, se pencher continuellement sur les rapports entre art et technologie, s’imposant de fait comme l’un des premiers à miser sur l’art numérique.
En plus d’un catalogue d’artistes absolument fascinants (Antoine Schmitt, Baron Lanteigne, Eduardo Kac, etc.) et des nombreuses expositions qui rythment son calendrier (Marais DigitART, dernièrement), la galerie accueille également des conférences et performances autour de l’art numérique, questionnant ses liens avec l’art contemporain. Outre un espace en ligne qualitatif, la Galerie Charlot est aussi à la tête d’une marketplace en ligne, parfaitement taillée pour combler de joie les passionnés de NFT.
IHAM
Première galerie européenne spécialisée dans le crypto-art, IHAM est également la première à avoir jamais organisé une exposition dédiée aux NFTs. Nous sommes alors en juin 2021, et l’établissement mise sur une scène encore toute jeune. Bingo, la prise de risque fonctionne, l’intérêt pour cette nouvelle forme d’expression est sans cesse renouvelé, et l’espace du 4ème arrondissement parisien est aujourd’hui considéré comme une référence dans le monde de l’art numérique.
En plus d’avoir présenté entre ses murs la fine fleur internationale du crypto-art, la galerie organise également des expositions thématiques où elle questionne des phénomènes de société. La dernière en date ? Genesthai, un group-show interrogeant via l’art numérique l’usage des psychotropes dans la médecine.
Diapo Gallery
En plein cœur de la vieille ville de Nice, la Diapo Gallery accueille tous les passionnés d’art numérique, du Sud et d’ailleurs. Dans cet espace majoritairement dédié aux NFTs, les néophytes sont également les bienvenus et peuvent bénéficier d’une mise à niveau sur mesure. Pour cela, ils peuvent notamment compter sur la passion des galeristes, qui ont visiblement à coeur de démocratiser l’acquisition d’œuvres sur la blockchain en formant les amateurs d’art à l’investissement, à la création d’un wallet ou, plus simplement, à la compréhension des « Non-Fungibles Tokens », cette notion encore nébuleuse pour beaucoup. Salutaire !
Funghy Gallery
Ne cherchez pas d’adresse postale : il n’y en a pas. À la Funghy Gallery, tout se passe en ligne ! Fondée par Joséphine Louis en 2021, cette galerie virtuelle est dédiée à la représentation d’œuvres numériques, sans distinction entre la vidéo, l’illustration, le design 3D ou les œuvres réalisées à partir d’intelligence artificielle. Quant à ceux qui tiennent absolument à se déplacer dans un espace physique, pas de panique : outre ses expositions virtuelles, la Funghi Gallery propose des événements physiques dans tout Paris, ainsi que des formations au Web3 pour les artistes et les collectionneurs.
De quoi tout comprendre aux NFTs, se laisser séduire par ses artistes phares ou découvrir le potentiel créatif d’une scène féminine trop longtemps invisibilisée, Joséphine Louis étant impliquée dans le collectif Gxrls Revolution.
TokenToMe
Fondé par le commissaire-priseur marseillais Romain Verlomme-Fried, TokenToMe est une galerie d’art virtuelle basée sur la technologie de la blockchain. Ce qui devait à l’origine n’être qu’une simple marketplace a peu à peu muté en un espace d’exposition virtuel entièrement personnalisable : en plus d’être disponibles à la vente, les NFTs présentés sur le site peuvent également être placés dans des salles d’exposition virtuelles. Chaque acheteur devient alors acteur de sa propre collection, et peut ainsi curater ses propres œuvres au sein d’un espace virtuel.
Et comme si cela ne suffisait pas, TokenToMe bénéficie également d’un pôle formation qui promet d’accompagner les nouveaux collectionneurs dans leur compréhension du crytpo-art.
L’Avant Galerie Vossen
Forte de son expérience à la galerie Claude Bernard, Caroline Vossen ouvre l’Avant Galerie en 2019 avec pour ambition de créer un lieu de collaborations entre artistes, où les dialogues sont encouragés par des group-shows thématiques. N’excluant aucune pratique, la galerie associe allègrement peintres et sculpteurs avec des artistes numériques, manipulant la réalité virtuelle ou l’intelligence artificielle : plus tôt cette année, le studio u2p050 y a notamment exposé ses fameux Smack Dat, quelques mois avant que cette série n’enflamme les débats lors de la dernière édition de Paris Photo. Courageuse, la démarche de Caroline Vossen permet ainsi aux amoureux de l’art de naviguer entre toutes les possibilités de création que l’époque a en réserve.
Julie Caredda
Née de l’envie de la passionnée d’art Julie Caredda de créer un espace physique pour laisser s’exprimer les acteurs du numérique, la galerie éponyme est aujourd’hui une référence auprès des collectionneurs de NFTs. À raison, tant Julie Caredda a très tôt nourri l’ambition d’offrir une visibilité aux artistes du Web3, tout en proposant via des expositions toujours plus poussées (Créatures d’Anne Horel, par exemple) divers moments de rencontre, sans distinction aucune, entre les collectionneurs d’art physique et numérique, les artistes émergeants et les nouveaux publics. On l’en remercie !
BXL.ART-NFT.GALLERY
Difficile d’être plus explicite et crypto-comptatible : dès son intitulé, cette galerie bruxelloise, établie à la Gare Maritime, affiche clairement ses intentions – servir les galeristes, les artistes, les collectionneurs et les investisseurs du monde de l’art digital -, sans toutefois révéler l’ensemble de sa démarche, hautement singulière. Jouissant d’un espace de 150 m2, la BXL.ART-NFT.GALLERY se présente en effet comme un écosystème où l’art physique, la réalité augmentée, la VR, le NFT ou le « phygital web art3 » n’ont d’autres options que de fusionner. Que ce soit dans un lieu physique, ou au sein du métavers, ce nouveau terrain de jeu à explorer.
SP3CE NFT Gallery
Pour terminer ce petit tour des galeries en francophonie, partons à Crans-Montana, en Suisse romande, où SP3CE NFT Gallery prend elle aussi le pari de présenter des œuvres numériques (réalité augmentée, VR, NFT) au sein d’un lieu physique. Sans toutefois chercher à reproduire ces fameux white cube si communs, si prévisibles : dernièrement, le directeur de SP3CE, Salar Shahna, a ainsi créé une œuvre nommée Immersive Galaxy permettant au public d’être transporté au milieu d’une galaxie fictive où il retrouve tous les objets qui l’entourent avec, dans les oreilles, différents sons du soleil collectés par la NASA.
En prime, l’établissement propose une large palette d’œuvre (d’Aline Erbeia, de X1HRAM ou de Pierre Zandrowicz), estimées entre 5 000 et 50 000 euros, histoire de séduire tous les portefeuilles – ces fameux « wallets ».