De Paris à Avignon, en passant par le Havre, la rédaction de Fisheye Immersive vous propose de partir à la rencontre de la création numérique en une dizaine d’étapes incontournables.
Le Cube Garges – Garges-lès-Gonesse
À l’étroit dans son bâtiment de 700 mètres carrés d’Issy-les-Moulineaux depuis 2001, le Cube a récemment déménagé dans un immense bâtiment de 8 000 mètres carrés à Garges-lès-Gonesse. Une maison à la hauteur des nouvelles ambitions du centre d’art, désormais renommé Cube Garges, qui a bien l’intention d’assumer ses velléités numériques via son jeune directeur artistique Clément Thibault, sa médiathèque, son cinéma, son fab lab parfaitement équipé, son festival de réalité virtuelle et diverses expositions (Cerveau machine, par exemple) célébrant les nouvelles manières de créer. Un projet ambitieux, donc, qui se donne surtout les moyens de l’être.
Le Centre des Arts (CDA) – Enghien-les-Bains
Y a-t-il meilleur endroit pour installer un centre d’art numérique qu’à Enghien-les-Bains ? Désignée « ville créative des arts numériques » par l’Unesco en 2013, la cité du Val-d’Oise peut en effet compter sur son Centre des Arts pour justifier ce statut. En plus de ses espaces d’exposition (la dernière étant La matérialité du virtuel), de salle de cinéma et de son studio numérique, le CDA accueille également la biennale des Bains numérique tous les ans : soit le rendez-vous incontournable des mordus de création digitale, dont le point d’orgue est probablement le concert sur la scène de 500m2 installée au milieu du lac d’Enghien, à la scénographie toujours plus éblouissante d’une année à l’autre.
Grenier à sel – Avignon
En 2018, le fonds de dotation EDIS crée l’Ardenome et transforme l’ancien Grenier à sel, une superbe bâtisse du XVIe installée au cœur de la cité des Papes (déjà réhabilitée par Jean-Michel Wilmotte en 1989), en un lieu culturel haut de gamme. C’est aujourd’hui à nouveau sous le nom de Grenier à Sel que ce centre d’art dédié à l’innovation et aux nouveaux médias se découvre au fil d’expositions se situant au croisement de l’informatique, des arts, des lettres et des sciences. Dernier exemple en date ? Ce que disent les plantes, où la 3D, le numérique, l’IA et la VR permettent aux artistes d’entamer un dialogue avec la nature.
Grand Palais Immersif – Paris
Bien que l’historique Grand Palais soit fermé au public pour travaux, l’emblématique bâtiment parisien n’a pas chômé pour autant et s’est associé à l’Opéra nationale de Paris afin d’imaginer une nouvelle filiale spécialisée dans la production, l’exploitation et la diffusion d’expositions numériques. Baptisée le Grand Palais Immersif, ce nouvel espace prend place dans la salle modulable de l’Opéra Bastille et propose, depuis la rentrée 2022, deux expositions immersives par an.
Le Tetris – Le Havre
Prenant place au sein de l’ancien fort militaire de Tourneville, le Tetris est une structure portée par l’association Papa’s Production, à l’origine spécialisée dans la production d’événements musicaux. Complètement hybride, l’espace propose de (re)découvrir une multitude de scènes musicales, du reggae à la musique électronique en passant par le jazz, et de se familiariser avec l’art numérique, grâce à une programmation tout aussi éclectique. Installations, performances, expositions et œuvres in situ permettent ainsi aux Havrais (déjà bien gâtés par le festival Un été au Havre) d’être aux premières loges des évolutions technologiques au cœur de la création artistique actuelle.
La fondation François Schneider – Wattwiller
Inauguré en 2013 et situé dans le village alsacien de Wattwiller, à 20 kilomètres de Mulhouse, la fondation François Schneider accueille ses visiteurs dans un espace de 2 500 mètres carrés comprenant plusieurs espaces d’exposition, tous dédiés au thème de l’eau. Il faut dire que le centre d’art est lui-même installé sur d’anciennes sources thermales. Fort d’une programmation pointue, le lieu présente régulièrement des œuvres immersives et numériques repoussant toujours un peu plus les limites techniques, technologiques et créatives.
104 – Paris
Espace culturel emblématique de la capitale, situé dans le 19e arrondissement, le CENTQUATRE-PARIS se veut être une plateforme collaborative et propose une programmation hybride afin de balayer au maximum l’ensemble de la création numérique. Photo, vidéo, installations interactives et immersives, création digitale, musique électronique se déploient au sein de ce lieu pluridisciplinaire, jalonné de boutiques et de restaurants, propulsant les visiteurs au plus profond de l’ère numérique. La programmation, toujours engagée, est constamment rythmée par des temps forts (la Biennale Némo, par exemple) permettant de débattre et réfléchir sur notre génération ultra-connectée.
Le Lavoir numérique – Gentilly
Exemple parfait d’une alliance réussie entre patrimoine et innovations technologiques, le Lavoir Numérique de Gentilly transforme les anciens bains-douches publics datant des années 1920 en un temple de la création contemporaine. Comprenant un vaste espace d’expositions, une salle de projection modulable en sous-sol et des ateliers et studios dédiés à la pratique artistique, le Lavoir s’appuie sur une programmation riche interrogeant la large sphère numérique sous l’angle de l’audiovisuel.
Château de Beaugency – Beaugency
Ancien fief des seigneurs de Beaugency, le château médiéval de la cité éponyme est, depuis 2021, l’un des hauts-lieux de l’art numérique en France. Qui aurait pu imaginer qu’un château de la Loire puisse cacher 1 500 mètres carrés d’espaces d’exposition où s’enchaînent les expériences immersives mettant en valeur l’usage des nouvelles technologies dans la création artistique ? Si l’intérieur se pare régulièrement de lumière, les jardins suspendus reproduisant les plans de Jean de Longueville imaginés en 1524 accueillent eux aussi régulièrement des installations poétiques repoussant les frontières de la perception visuelle.
Centre Pompidou-Metz
« Je m’installe à Metz », disaient Warhol, Dali et Picasso via des affiches publicitaires postées dans le métro parisien en 2010. Depuis, le Centre-Pompidou-Metz, pensé dès l’origine comme une antenne autonome de Beaubourg, est devenu bien plus qu’un espace dédié aux grands noms de la peinture, comme on aurait pu le laisser penser ce premier cycle de six mois consacré aux chefs-d’œuvre du 20ème siècle lors de son ouverture. Cette année aura par exemple été marquée par une exposition collective absolument fascinante (Worldbuilding : Jeux vidéo et art à l’ère digitale) et un solo show de Bérénice Courtin : deux évènements qui, en sous-textes, rappellent à quel point l’art numérique s’immisce désormais partout.
Le Centre Culturel Coréen – Paris
Créé en 1980, le Centre Culturel Coréen a pour vocation de promouvoir et développer les échanges artistiques entre la Corée et la France. En plus de proposer des cours de langue coréenne et d’accueillir les passionnés de culture coréenne dans sa bibliothèque, le Centre Culturel organise également des expositions célébrant le « Pays du Matin calme », connu pour son lien étroit avec les nouvelles technologies. Pas étonnant donc qu’un grand nombre d’entre elles, à l’image de The Crowds de Mr. Misang, soient des œuvres immersives ou numériques !
LUMA – Arles
« S’il y a une image, une métaphore pour cette institution du 21ᵉ siècle, c’est celle d’un organisme vivant. Là où la question n’est plus de savoir si les espaces sont ouverts ou fermés mais sur quel mode ils fonctionnent à l’instant présent : là où toujours, quelque part, quelque chose se passe. » Les mots de Maja Hoffmann au moment de l’ouverture de LUMA sont puissants, tellement justes qu’ils en disent long sur l’ambition de ce campus créatif interdisciplinaire où artistes, penseurs, chercheurs et scientifiques sont invités à penser les relations qu’entretiennent art, culture, environnement, droits humains et recherche.
À la fois lieu de production, d’expérimentation et d’exposition, LUMA a depuis sa création présenté le travail de plus de 100 artistes, penseurs et innovateurs dans de multiples lieux de la cité arlésienne. Parmi les plus récentes propositions, citons notamment Xenon Palace Championship de Sara Sadik, où l’artiste français, attirée par la mixité sociale et l’art populaire, transforme le parc des Ateliers en salons à chicha fictifs.